Pour la sixième année consécutive, la Semaine olympique et paralympique (SOP) revient du lundi 24 au samedi 29 janvier sur le thème de l’environnement. Cet événement, qui mobilise plus de 4 700 écoles de France à travers 1 800 projets, touchera cette année 700 000 élèves.
L’objectif est de les sensibiliser aux bienfaits de l’activité physique dans leur quotidien, pour lutter contre la sédentarité mais aussi inclure au mieux les enfants handicapés ou encore respecter l’environnement. À travers cette initiative, Paris-2024 cherche à susciter l’adhésion des plus jeunes aux valeurs de l’olympisme partout en France. Thomas Pesquet est le parrain de cette édition 2022
Retrouver mon interview du jour au quotidien Le Progrès et aux journaux du groupe EBRA :
« La période de l’enfance et de l’adolescence est cruciale »
Vous avez présenté à l’Assemblée, l’été dernier, un rapport d’information sur l’évaluation des politiques de prévention en santé publique, et dans lequel vous dénonciez les « ravages de la sédentarité ». En quoi la situation est-elle critique chez les plus jeunes ?
« En novembre 2020, une étude de l’Anses (Agence nationale sécurité sanitaire alimentaire nationale, ndlr) indiquait que 49 % des 11-17 ans se trouvaient en risque sanitaire très élevé, avec 4 h 30 de temps d’écran par jour, et moins de 20 minutes d’activité physique. Et l’étude portait sur une période antérieure à la pandémie. Donc vous imaginez comment les choses ont pu se détériorer en deux ans !
La situation est très dégradée et extrêmement préoccupante. On sait par exemple que le temps passé assis – à son bureau, devant les écrans, etc – atteint 55 % de la journée durant la période de l’école primaire, et 75 % chez les 14-15 ans. Ce sont des chiffres qui m’interpellent, tout en sachant que les données concernant la sédentarité des jeunes sont, pour la plupart, datées ou dépassées. Ce qui est encore plus inquiétant. Il faut une mobilisation générale pour plus d’activité physique. »
Le manque d’activité chez les plus jeunes est-il irrévocable pour la suite ?
« Les périodes de l’enfance et de l’adolescence sont cruciales. C’est là que vont se prendre les bonnes, ou les mauvaises habitudes : l’activité physique, le temps devant les écrans, l’alimentation… tout ça est très lié. On a aussi la question du sommeil. Donc il faut mettre le paquet dès le plus jeune âge. C’est pourquoi on insiste beaucoup sur le rôle des médecins scolaires ou de PMI pour détecter les pathologies chroniques précoces.
Par ailleurs, l’appellation « 30 minutes d’activité physique à l’école » promue par le gouvernement est un peu trompeuse, car l’OMS recommande au moins 1 heure par jour. C’est le message qu’il faut faire passer. Mais il faut réfléchir sur la journée complète, entre l’EPS, le sport scolaire, le périscolaire, et l’extrascolaire, et créer une complémentarité entre ces temps. »
Ne craignez-vous pas que « l’effet » Paris-2024 s’estompe une fois l’événement fini ?
« Tout le concept d’héritage sportif, territorial, sociétal de Paris 2024, est justement de ne pas être simplement focalisé sur l’événement. Sa première mission, bien sûr, est de réussir les Jeux, mais l’héritage c’est à la fois ce qu’on sera capable de laisser en termes de réutilisation matérielle et de culture de l’activité physique régulière pour toutes les populations. Et d’abord les enfants. Mais c’est avant qu’on inculque ça, pas après. C’est donc aujourd’hui que ça se joue ».
Régis Juanico, député Génération.s de la Loire
Co-président du groupe de travail sur les JOP de PARIS 2024 à l’Assemblée Natinale
Propos recueillis par Baptiste Marsal
Lancée en 2017, la Semaine olympique et paralympique (SOP) revient chaque année avec un leitmotiv : apprendre aux enfants français à bouger.
La SOP entend en effet répondre à un constat alarmant, puisque 80 % des enfants et adolescents français ne respectent pas les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, qui préconise 60 minutes d’activité physique quotidienne pour être en bonne santé.
Depuis quarante ans, la diminution de l’activité chez les jeunes a engendré une perte d’un quart de leurs capacités cardio-vasculaires. Et le constat est d’autant plus inquiétant depuis 2020 et les confinements successifs, qui ont poussé les jeunes à bouger encore moins.
Le premier objectif de la SOP est donc d’inciter écoles et professeurs à faire bouger leurs élèves au moins 30 minutes par jour, de façon à ce que le temps scolaire couvre déjà la moitié des besoins quotidiens en activité physique des élèves. « Ces 30 minutes ont déjà des effets très positifs sur les capacités cognitives et la socialisation des enfants », abonde Martine Duclos, médecin du sport.
Et pour ce qui est de la demi-heure restante, nécessaire pour atteindre les recommandations de l’OMS, la SOP sera l’occasion de sensibiliser les enfants sur le fait qu’ils peuvent d’eux-mêmes, dans leur vie de tous les jours, éviter la sédentarité.
Il est par exemple recommandé aux enfants de privilégier les déplacements à pied ou à vélo.
Mais l’ambition de la SOP ne s’arrête pas à l’activité physique à proprement parler. L’idée est aussi d’encourager les enfants à la pratique d’un sport, en lui faisant découvrir des disciplines qu’il ne connaît pas forcément.
En tentant d’œuvrer pour la santé publique, Paris 2024 cherche donc aussi à rendre sportifs les enfants français.
Retrouvez tous les événements SOP 2022 ici :
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