A l’occasion du départ à la retraite de Dominique Garde après 20 ans à la direction du Pôle Espoir cycliste, j’ai rendu hommage hier à l’immense carrière de ce très grand sportif dont le parcours se confond avec son territoire en lui remettant la médaille de l’Assemblée Nationale, salle Jacques Brel à Terrenoire.
Dominique Garde incarne parfaitement les valeurs stéphanoises de travail et d’abnégation : c’est un coureur qui s’est construit à la force du poignet ou plutôt à la force du coup de pédale qui jamais ne se met en gant, jamais ne parle pour ne rien dire.
Mais comment résumer plus de 700 000 kilomètres sur les routes en quelques mots… ?
Dominique Garde, c’est d’abord une histoire stéphanoise ou plutôt « Pilato-Terranéenne »
Dominique est né le 18 mars 1959 à Condrieu, versant Rhodanien du Pilat.
Il vit à Chavanay puis à Saint-Clair du Rhône puis s’installe de l’autre côté du Pilat versant stéphanois, à Terrenoire où il vit toujours, ou plutôt à Janon, un quartier auquel il est particulièrement attaché.
Très jeune il se passionne pour le sport et le football avant de débuter le vélo en cadet. Il franchit régulièrement le Massif du Pilat pour « monter » en famille à Saint-Etienne et suivre avec passion les matchs de l’ASSE.
Stéphanois, il l’est encore et toujours avec la première équipe professionnelle SEM France Loire qu’il intègre en 1981.
Dominique Garde c’est aussi une histoire de famille.
Hélène et Roger, ses parents d’origine modeste qui lui ont transmis les valeurs du travail bien fait, Jean-Claude, Philippe et Nathalie, ses frères et sœurs. Il retrouvera son frère Jean-Claude qui lui a montré la voie sur le vélo dans l’équipe professionnelle Skil avec son cousin germain, Gilles Mas !
C’est son oncle Pierre Rivory, coureur amateur puis professionnel qui participe au Tour de France en 1971 qui lui inocule le « virus » des courses cyclistes. Le « sorcier du Pilat » lui met le pied au « pédalier », il jouera tout au long de sa carrière un rôle fondamental de conseiller.
Et puis évidemment Marielle Guichard qu’il croise à vélo sur les routes de Pélussin qui devient Marielle Garde en 1986, ils forment tous les deux un couple fusionnel de sportifs de haut-niveau, Marielle ayant participé à plusieurs Tours de France féminin et championnats du Monde et même aux Jeux Olympiques de Los Angeles.
Sa famille, ce sont enfin ses enfants, tous sportifs, Baptiste, Marjolaine et Eloïse qu’il aime faire voyager pendant les vacances en camping-car aux quatre coins de France.
Dominique Garde, c’est une fidélité totale à ses clubs successifs
L’Union Cycliste de Pélussin créée en 1972 par Pierre Rivory, auquel Dominique adhère aussitôt ainsi que son frère Jean-Claude, qui devient le meilleur club amateur français en 1981 et 1982 et se transforme en Union Cycliste Saint-Etienne Pélussin.
Une fois coureur professionnel, Dominique marque son engagement associatif dans son club de toujours en sponsorisant les équipes cadet et féminine durant plusieurs années. Il préside l’UC Pélussin de 1989 à 1993, puis c’est son frère Philippe qui assure le relais de la présidence.
Ses racines ancrées dans notre territoire sont le fil conducteur de sa carrière de coureur.
Dominique Garde, c’est un palmarès cycliste exceptionnel, un amoureux de la compétition
Avec 40 victoires en amateur, il est l’un des meilleurs coureurs de sa génération.
Il passe 11 saisons dans les rangs professionnels, successivement dans les équipes : SEM France-Loire, Saint-Etienne Pélussin, Peugeot, Skill, Kas, Toshiba, Système U, Castorama.
Il participe à 8 Tours de France, 2 Tours d’Espagne, 3 Tours d’Italie, 2 Tours de Suisse, 3 Championnats du Monde.
Dominique remporte 15 victoires chez les professionnels dont le Grand Prix du Midi-Libre en 1984, une étape du Tour du France en contre la montre par équipes en 1989. Il intègre le Top 50 mondial.
A noter sur le Tour de France 1986 sa 3ème place à l’arrivée sur le Cours Fauriel lors de l’étape Villard de Lans-Saint-Etienne !
Durant toute sa carrière, il est reconnu et apprécié pour ses qualités d’équipier modèle, illustrées notamment par son soutien auprès de ses leaders : Joaquim Agostinho, Stephen Roche, Greg Lemond, Sean Kelly, Eric Caritoux, Phil Anderson, Laurent Fignon, Pascal Simon, Jean-François Bernard, Luc Lebranc, Charly Mottet.
A la suite de sa carrière professionnelle, Il devient Directeur sportif dans l’équipe pro Chazal mais son âme d’éducateur l’attire davantage vers le milieu amateur.
Dominique Garde, c’est enfin, un éducateur dans l’âme.
Entre deux saisons pro et afin de préparer son avenir, il suit des formations avec Marielle et valident ensemble les Brevets d’Etat d’Educateur Sportif 1er et 2ème degré.
Dominique est alors sollicité par la Fédération Française de Cyclisme pour un poste d’entraîneur de l’équipe de France qu’il encadre en stage et sur différentes courses. Il accompagne notamment ses coureurs sur le Championnat du Monde de contre-la-montre par équipes à Palerme où ils décrochent la médaille d’argent.
Il prend alors le poste de Conseiller technique régional auprès du Comité du Lyonnais de cyclisme. Malgré son expérience, il doit laisser ce poste après 5 années d’exercice, un diplôme supplémentaire lui étant exigé.
Quelques mois plus tard, un ami lui-même cycliste lui propose de rejoindre son équipe, dans une entreprise d’électricité générale ou il restera quelques années.
Son oncle Pierre qui a créé à Saint-Etienne l’école municipale puis l’ECSEL et enfin le Pôle Cyclisme, laisse son poste de Directeur de cette structure. Dominique lui succède en septembre 2001, il y reste jusqu’à sa retraite 20 ans plus tard…
Le sport-étude est le fil rouge du Pôle, l’objectif de réussir les deux projets études et sport, nécessite une bonne organisation du temps de chaque sportif et un suivi constant pour les entraîneurs Cédric Bonnefoy et Guillaume Rousset présents aux côtés de Dominique pendant plus de 10 ans.
Le travail avec les établissements scolaires et universitaires de Saint-Etienne sont essentiels notamment pour les aménagements d’emploi du temps et les cours de soutien des polistes. Un travail remarquable est effectué par les cadres et les enseignants du Groupe scolaire Tezenas Du Montcel, qui sont en lien constant avec Dominique notamment par l’intermédiaire de Patrice Boureille.
L’activité du Pôle est complétée par l’initiation du cyclisme à l’école dans la Métropole et l’entraînement des jeunes catégories de l’ECSEL. Une relation et une collaboration solides sont établis avec les dirigeants du club stéphanois, notamment Gilles Mas et Patrick Billet.
Parallèlement à son travail, Dominique reste investi bénévolement dans de nombreuses organisations du sport local et départemental.
Les coureurs du Pôle :
283 jeunes sont passés par l’« Ecole » du Pôle
64 coureurs ont accédé à l’élite amateur (route, piste, cyclo-cross, VTT)
11 sont passés professionnels : Nicolas Dulac, Blaise Sonnery, Maxime Bouet, Thomas Damuseau, Pierre-Luc Perrichon, Bastien Duculty, Melvin Rullière, Clément Russo, Ryan Helal, Tanguy Dulac, Anthony Jullien
Le palmarès du Pôle :
– 1244 victoires
– 1 médaille de bronze aux JO de Tokyo en vitesse par équipe : Rayan Helal
– 1 titre de Champion du Monde junior de vitesse : Rayan Helal
– 1 titre de Champion d’Europe junior de vitesse : Rayan Helal
– 1 titre de recordman de l’heure sur piste : François Lamiraud
– 10 titres de Champions de France route, piste, cyclo-cross : Guillaume Perrot, Maxime Bouet, François Lamiraud, Flavie Montusclat, Kevin Fouache, Romain Faussurier, Quentin Bernier, Rayan Helal, Clément Russo
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