Semaine du 23 au 29 mai

A l’invitation de mon collègue député Guillaume Garot, j’étais présent ce mercredi 17 novembre, à Laval pour une réunion publique autour de mon rapport d’évaluation en prévention de santé publique : « Sédentarité : désamorcer une bombe à retardement sanitaire. »
Des d’échanges de grande qualité avec des acteurs associatifs, des élus locaux et des personnels de l’Éducation Nationale qui me permettent d’enrichir encore les préconisations de notre rapport parlementaire.
Je suis aussi intervenu dans l’émission France Bleu Mayenne, le 17 novembre 2021, dont voici le détail de mon échange avec la journaliste Stéphanie Denevault dans l’émission l’invité de la semaine :
Stéphanie Denevault : « Bonjour ! Votre collègue Guillaume Garot vous fait venir à Laval, ce soir, pour présenter un rapport alarmant : « Sédentarité, une bombe à retardement », on reste trop assis dans notre canapé ? »
RJ : « Oui, j’ai répondu à l’invitation de mon collègue Guillaume Garot qui est un spécialiste des questions de santé comme vous le savez : il évoque la désertification médicale, la question des urgences chaque semaine à l’Assemblée ;
Mais qui est aussi un bon spécialiste de la question du bien manger et contre le gaspillage alimentaire, qui est une des dimensions de la Santé publique.
Moi, je viens aborder la question de la sédentarité, parce qu’effectivement, nous venons de publier un Rapport parlementaire qui est une alerte supplémentaire sur la question de la sédentarité, c’est-à-dire le temps passé assis ou couché aujourd’hui et notamment devant les écrans de loisir.
Et ce temps passé assis, si on compte le temps d’école, il peut représenter jusqu’à 75% d’une journée pour les 14-15 ans. Et donc, aujourd’hui nous le savons : nous avons des indicateurs extrêmement inquiétants pour les jeunes générations en termes de santé physique et de santé psychologique ; Vous l’avez évoqué juste avant cet entretien… »
SD : « …Oui la santé mentale des enfants… »
RJ : « … Bien évidemment. La sédentarité et ses effets, le surpoids et l’obésité qui touchent à peu près un homme ou une femme dans la population, en général sur deux, eh bien cela a des conséquences bien pratiques sur 10% des décès évitables, qui sont la conséquence de la sédentarité.
Et on a chez les 11-17 ans, près de 50 % de cette génération qui passe plus de 4h30 par jour devant les écrans et qui fait moins de 20 minutes d’activité physique (par jour) et cela, c’était avant la crise sanitaire ! »
SD : « Donc ça a été aggravé par la crise sanitaire ? »
RJ : « Tout cela a été aggravé par la crise sanitaire : moins d’activité physique, plus de temps d’écran et bien évidemment, notre rapport ce n’est pas simplement une alerte sur ces questions-là, c’est aussi de donner un mode d’emploi pour essayer de remplacer chaque fois qu’on le peut, 30 minutes de sédentarité quotidienne par 30 minutes d’activité physique. Même si c’est une activité modérée : jardinage, bricolage, marche… »
SD : « … Oui, de bouger… »
RJ : « … Voilà ! Parce que cela, c’est très concret, on réduit de 17% la mortalité prématurée si on a aujourd’hui cette substitution de 30 minutes de ces temps de sédentarité par de l’activité physique et si l’activité est plus intense : c’est 35% de mortalité en moins, c’est 30% d’accidents cardio-vasculaires et puis vous le savez aussi chez les séniors, c’est aussi la prévention des troubles du vieillissement. »
SD : « Alors, on va reparler aussi ce matin du pouvoir d’achat des Français. On a moins de pouvoir d’achat, on se nourrit plus mal : ça peut expliquer aussi le surpoids chez les enfants ? »
RJ : « Oui tout à fait. La question de l’activité physique, elle est principale, c’est-à-dire qu’elle a aussi des conséquences sur la qualité du sommeil et sur la qualité de l’alimentation.
Plus vous passez du temps devant les écrans de loisir, parfois même aujourd’hui on reproche à un certain nombre d’adolescents de s’isoler socialement y compris devant leurs écrans, et plus vous dégradez aussi votre qualité des temps sociaux collectifs, en particulier les repas pris en commun. Donc, on fait des recommandations toutes simples … »
SD : « Vous êtes Député de la Loire, qu’est-ce qu’on peut faire contre cette sédentarité, contre le surpoids notamment des jeunes ? »
RJ : « Alors des recommandations toutes simples, qui s’appliquent pour tous : se lever, s’étirer toutes les demi-heures ; On passe notamment beaucoup trop de temps à l’école, assis devant les tables.
Et puis aussi, bien logiquement, utiliser des modes de transport plus actifs : marche, vélo et également en milieu professionnel, avoir des bureaux réglables, privilégier les escaliers quand la possibilité de ne pas utiliser l’ascenseur pour monter les étages.
Et c’est toute une politique qu’il faut revoir notamment à l’échelle des Collectivités, pour que par exemple du domicile jusqu’à l’école ou du domicile jusqu’au travail, on puisse avoir des temps de marche, des temps de vélo, des temps plus actifs et y compris à l’école.
Les « 30 minutes d’activité physique, on en parle beaucoup aujourd’hui, il faut qu’elles s’ajoutent à l’heure d’activité physique qui est aujourd’hui la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé. Donc globalement, il faut beaucoup plus d’activité physique à l’école, aménager les cours de récréation.
Et enfin, il y a une question qui est très importante aussi, au-delà d’un Plan vélo, du design actif aujourd’hui qui est en train de se développer pour faire des petits espaces de proximité pour faire de l’activité physique, près de chez vous, c’est aussi de rendre la prescription de l’activité physique adaptée à tous les âges de la vie contre les maladies chroniques, plus accessible.
Et là, ça, il faut en réduire le coût financier, car actuellement ce n’est pas remboursé par la Sécurité Sociale. On propose qu’il y ait un premier pas dans notre rapport. »
SD : « Merci Régis Juanico. »Lien audio de l’Itw et transcription à rajouter au post rapport sédentarité du site
https://www.francebleu.fr/emissions/l-invite-de-france-bleu-mayenne/mayenne
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