Semaine du 23 au 29 mai

Ritsopi Panagiota, 81 ans, à côté de sa maison approchée par les flammes sur l’île d’Eubée en Grèce.
Le changement climatique multiplie les phénomènes météo extrêmes et ce n’est que le début.
La Grèce et la Turquie sont en proie à de gigantesques incendies sous des températures caniculaires. Aux États-Unis, la Californie est ravagée par le deuxième feu le plus important de son histoire, tandis que l’Allemagne et la Belgique ont été frappées cet été par des inondations meurtrières.
Le rapport du GIEC publié hier actualisant le socle de connaissances sur le climat passé, actuel et futur nous alerte à nouveau : selon l’un de ses auteurs, le climatologue et directeur du CNRS, Christophe Cassou : « Le seuil de +1,5°C [par rapport à l’époque préindustrielle] sera franchi à court terme, avant 2040, dix ans plus tôt que prévu. C’est acté. Ce rapport montre que le changement climatique est un voyage sans retour, mais qu’aujourd’hui, nous décidons de notre chemin futur ».
Dans son résumé à l’attention des décideurs (approuvé par les représentants de 195 pays), le Giec précise que le climat se réchauffe à un «rythme sans précédent», jamais connu depuis au moins deux mille ans. Les concentrations en CO2 dans l’atmosphère sont, elles, au plus haut depuis au moins deux millions d’années.
Les auteurs écrivent, pour la première fois aussi clairement, qu’il «est sans équivoque que l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, l’océan et la terre». Et ce, à cause de la quantité de gaz à effet de serre (CO2, méthane, oxydes d’azote…) émise, qui a mené à «des changements généralisés et rapides».
Selon le rapport du Giec, les émissions causées par l’activité humaine sont déjà responsables d’une hausse de 1,1 °C des températures.
La quasi-totalité des scénarios étudiés par le Giec prévoit un réchauffement supérieur à 1,5 °C dans un avenir proche, compris entre 2021 et 2040. Seul, le scénario le plus optimiste permettrait de rester en dessous de 1,5 °C mais il semble inaccessible, à moins d’une véritable prise de conscience et d’un virage radical.
Certains phénomènes sont déjà irréversibles, comme la montée du niveau des océans.
• La hausse du niveau des mers
Elle a déjà atteint 20 centimètres à cause du réchauffement de 1,1 °C dû aux activités humaines. Elle risque d’augmenter encore de 30 centimètres à 1 mètre voire 2 mètres d’ici à 2100, selon les scénarios à cause d’une grande incertitude sur la fonte des calottes glaciaires.
• Les risques de sécheresse
Une sécheresse, qui avait lieu une fois par décennie, arrive désormais deux fois plus souvent à cause du réchauffement de 1,1 °C dû aux activités humaines. La fréquence sera multipliée par 2,4 en cas de réchauffement de 1,5 °C, par 3,1 si les températures augmentent de 2 °C et par 5,1 si le réchauffement atteint +4 °C.
• Les risques de précipitations
Les jours de plus fortes pluies par décennie surviennent désormais 1,3 fois plus souvent à cause du réchauffement de 1,1 °C dû aux activités humaines. La fréquence sera multipliée par 1,5 en cas de réchauffement de 1,5 °C, par 1,8 si les températures augmentent de 2 °C et par 2,8 si le réchauffement atteint +4 °C.
• Les chutes de neige
La couverture neigeuse a été réduite de 1 % à cause du réchauffement de 1,1 °C dû aux activités humaines. Elle diminuera de 5 % en cas de réchauffement de 1,5 °C, de 9 % si les températures augmentent de 2 °C et de 25 % si le réchauffement atteint +4 °C.
• Les cyclones tropicaux
La part de cyclones intenses augmenterait de 10 % en cas de réchauffement de 1,5 °C, de 13 % si les températures augmentent de 2 °C et de 30 % si le réchauffement atteint +4 °C.
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