Dôme de chaleur dans l’ouest du Canada et des Etats-Unis, multiplication des feux de forêts, hausse des températures historiques dans l’hexagone en juin, glissements de terrain meurtriers au Japon et… l’océan qui « brûle » cette semaine dans le Golfe du Mexique même si la cause en est la rupture d’un pipe-line d’hydrocarbures entraînant une forte pollution…
Des événements appelés à se multiplier avec le changement climatique, y compris chez nous en France où le record de température avec 46 degrés à Verargues dans l’Hérault date pour le moment de juin 2019. Chaque jour qui passe, les dégâts irréversibles infligés à notre planète, à la vie, à la biodiversité, à la qualité de l’air, des eaux, des mers, des sols creusent notre propre tombe.
Ces images devraient interpeller tous les décideurs politiques et les pousser à agir urgemment. Au lieu de cela, une procrastination coupable semble les paralyser. Nous n’avons plus le temps d’attendre, il faut agir aujourd’hui contre le réchauffement climatique. Vite et fort.
Le scénario du pire peut encore être évité. «L’évolution future du climat, et donc des impacts, dépendra de notre capacité à réduire les émissions de gaz à effet de serre le plus rapidement possible», rappelle le nouveau rapport du Haut Conseil pour le climat, publié mercredi.
L’instance consultative pointe les progrès «insuffisants» de la France en la matière. Elle appelle aussi à mieux anticiper le choc climatique : «Les efforts d’adaptation doivent être rapidement déployés et intégrés aux politiques climatiques dans leur ensemble.»
Le Conseil d’Etat ne dit pas autre chose, dans une décision inédite rendue jeudi 1er juillet, la plus haute juridiction administrative a fixé un nouvel ultimatum au gouvernement : le 31 mars 2022 et lui donne neuf mois pour renforcer sa politique climatique.
Elle enjoint au premier ministre de « prendre toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre » afin de tenir ses objectifs. La France s’est engagée à diminuer ses émissions de 40 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990, et à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, mais elle n’en prend pas le chemin.
L’instance condamne également l’Etat à verser 5 000 euros à la ville de Grande-Synthe. A l’origine de ce premier « procès climatique » en France, la commune du Nord, qui s’estime particulièrement exposée au changement climatique, avait saisi le Conseil d’Etat, en janvier 2019, d’un recours visant « l’inaction climatique » de la France.
Dans une première décision, rendue en novembre 2020, la juridiction avait donné trois mois au gouvernement pour « justifier que la trajectoire de réduction à horizon 2030 pourra être respectée ». Elle n’a pas été convaincue par les arguments du gouvernement, qui avait mis en avant la loi Climat et résilience.
«Ce qui est exceptionnel, ce sont les latitudes où le dôme de chaleur est remonté» (Libération)
Alors que le Canada suffoque sous des températures record, Frédéric Nathan, prévisionniste à Météo France, explique les mécanismes à l’œuvre dans cet épisode climatique.
Des températures atteignant 50 °C à l’ombre… Les records de chaleur se sont enchaînés au Canada ces derniers jours et la fournaise devrait encore persister jusqu’à la fin de la semaine. Prévisionniste à Météo France, Frédéric Nathan explique à Libération la particularité du «dôme de chaleur», qui frappe la partie occidentale du pays et le rôle du changement climatique dans cet épisode.
Qu’est-ce qu’un «dôme de chaleur» ?
Cette expression de «dôme de chaleur» a été utilisée devant les médias pour expliquer les choses mais ce n’est pas un terme météorologique. Il s’agit simplement d’une grosse masse d’air très chaud. Dans ce cas, de l’air subtropical est remonté progressivement depuis le Mexique la semaine dernière vers l’ouest du continent américain. Ce mouvement a été favorisé par la situation météorologique, c’est-à-dire la position des dépressions et des anticyclones.
De plus, au-dessus du Canada, un autre phénomène s’est ajouté. Un anticyclone – zone de hautes pressions atmosphériques – appuie, fait pression vers le sol. Cela a agi comme une pompe à vélo en comprimant l’air, le réchauffant encore plus. Et s’il n’y a plus de vents assez forts en altitude, la masse d’air ne bouge pas, c’est pourquoi la chaleur stagne. Ce qui est vraiment exceptionnel, ce sont les latitudes où le dôme de chaleur est remonté, très au nord.
Avant de frôler les 50 °C, le record absolu de températures du pays a été une première fois battu à Lytton, en Colombie-Britannique, avec 46,6 °C. A quel point est-ce exceptionnel ?
Le précédent record était très ancien. Il datait du 5 juillet 1937, avec 45 °C. Surtout, cette ville de Lytton est située au-dessus du 50e parallèle nord. Or, au-dessus de cette latitude sur toute la planète, on n’avait jamais enregistré une température aussi élevée. Ce sont des températures qu’on retrouve d’habitude dans le désert.
Au Canada, la ville la plus au nord à avoir enregistré un record est Fort Simpson. Avec 34,4 °C, elle a pulvérisé son record pour un mois de juin de presque cinq degrés, c’est énorme. D’habitude, quand on bat des records de plus de deux degrés, c’est déjà important. Et ce n’est pas terminé. Aujourd’hui et demain, on va probablement battre d’autres records.
Quel lien peut-on faire avec le changement climatique ?
Des études seront conduites a posteriori pour déterminer le rôle du changement climatique dans cet épisode au Canada. Mais quand on pulvérise des records comme on vient de le faire, c’est clairement l’empreinte du réchauffement climatique. C’est du jamais vu depuis qu’on fait des mesures. Il est clair que depuis quelques années, en France comme ailleurs, les températures sont clairement en hausse avec des canicules de plus en plus fréquentes. Les remontées d’air chaud existaient dans le passé, ça existera encore demain. Mais en termes de chaleur, ces masses d’air sont un cran au-dessus de ce qu’elles étaient il y a quatre-vingts ans. Cela est imputable au réchauffement climatique.
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Bonjour,
Soyons sérieux, comment dire qu’il faut réduire les émissions carbone (ce dont je suis convaincu) et accepter la fermeture de Fessenheim, qui produisait une électricité totalement décarbonnée à faible coût, et même d’éxiger la fermeture d’autres sites tout aussi efficaces ? J’ai bien compris qu’il s’agissait de glaner quelques voix pour être élu, mais être élu pour quoi faire ? Pour l’nstant je ne vois à gauche qu’Arnaud Montebour ou les vrais communistes pour tenir un discours argumenté et sensé
sur le sujet.