Retrouvez-moi dans le replay de l’émission « Interception » sur France Inter diffusée le dimanche 16 mai et consacrée au Covid long.
Derrière l’effroyable nombre de morts provoquées par la pandémie mondiale, on découvre qu’il y a d’autres victimes du Covid : plusieurs mois après leur première infection, un pourcentage important de malades souffre de séquelles parfois très invalidantes. Les chercheurs s’interrogent sur les causes de ce Covid long.
Depuis le 14 septembre dernier, le Covid peut être reconnu comme maladie professionnelle, mais seulement pour le personnel soignant…L’Assurance maladie a enregistré 15 000 demandes de prise en charge et reconnu 600 cas dont une cinquantaine pour le Covid long.
Quant à la reconnaissance en affection de longue durée (ALD), elle reste un objectif. Pourtant, de nombreux malades se sont retrouvés en situation précaire : Ils sont contraints de consulter différents spécialistes (kinés, psychologues, neurologues ou encore pneumologues), ce qui génère des actes coûteux. L’Assemblée a rejeté en février la proposition de loi du député Régis Juanico qui souhaitait créer un fonds d’indemnisation pour les malades.
Les recherches sur le Covid long s’organisent un peu partout. Dans les hôpitaux, des programmes sont lancés à l’initiative de certains chefs de service. Mais tant qu’on n’a pas identifié les causes de la maladie, il est bien difficile de trouver un traitement ou un protocole de soins appropriés. Alors, pour accompagner leurs malades démunis, les généralistes sont en première ligne.
« Covid-long : une guérison en suspension », un reportage de Marie Roussel, prise de son Éric Audra, Georges Thô et Martin Troadec. Réalisation Juliette Medevielle assistée de Martine Meyssonnier. Mixage, Manon Houssin. Documentation, Sabine Bonamy. Documentation musicale, Romain Couturier.
Mon entretien avec la journaliste Marie Roussel :
L’assemblée a rejeté en février la proposition de loi du député Régis Juanico qui souhaitait créer un fond d’indemnisation pour les malades. À Lyon, entre deux trains, il a expliqué à Marie Roussel la raison de ce rejet.
« Je pense que la majorité et le gouvernement ont souhaité gagner du temps pour des raisons également financières parce qu’ils estiment qu’aujourd’hui, il faut être dans une reconnaissance la plus limitée possible des conséquences des pathologies de la COVID 19.
On le voit avec le décret qui est sorti en septembre dernier sur les maladies professionnelles qui est extrêmement restrictif. Il s’adresse au personnel de santé mais il ne reconnaît ni automatiquement ni systématiquement la reconnaissance en maladie professionnelle.
Avec le Covid long, nous sommes dans des difficultés aussi financières pour beaucoup de malades qui arrivent en fin de droit et qui ont parfois qui ont du mal à faire l’avance de frais de leurs frais médicaux et comme le Covid long est souvent une pathologie qui concerne de multiples symptômes vous allez voir beaucoup de spécialistes donc vous devez faire des avances de frais très importants sur le plan financier.
Déplus, le Covid long n’est toujours pas reconnu comme une infection de longue durée. »
Mais alors comment faire pour que cela devienne concret tout cela est-ce que c’est prévu dans les prochaines semaines ? Est-ce qu’il y a de nouvelles propositions de loi qui vont être faites ?
« Et bien malheureusement, à l’Assemblée nationale, nous n’avons voté qu’une proposition de résolution c’est-à-dire une déclaration d’intention, une adresse au gouvernement mais qui n’a pas valeur contraignante, qui dit qu’il faudrait faire plus de recherche sur la Covid-19 qu’il faut des parcours de soins coordonnés et qu’il faut également une meilleure reconnaissance en maladie professionnelle.
Mais derrière cette proposition de résolution n’est pas suivi d’effets immédiats. C’est donc important que les associations de victimes et celles de malades ou de patients se mobilisent aux côtés des syndicats de salariés, qui ont été très critiques sur le décret du 14 septembre de reconnaissance en maladie professionnelle, pour maintenir la pression sur le gouvernement.
Le Covid long impose des symptômes vraiment handicapants et invalidants et ces personnes, qui souvent ont été très actives et n’ont d’ailleurs pas forcément eu de formes graves de la Covid-19, sont extrêmement handicapés dans leurs vies quotidiennes et quand elles souhaitent revenir à leur travail, on constate qu’elles ont beaucoup de difficultés à pouvoir reprendre une vie professionnelle normale parce qu’au bout d’une demi-journée elles se retrouvent dans un état d’essoufflement et de fatigue terrassant et qu’elles ont beaucoup de mal à pouvoir se concentrer et à avoir une attention soutenue sur leurs tâches au quotidien.
Ces personnes sont souvent mises en arrêt du travail de façon prolongée, parfois certaines sont victimes de procédures de licenciements pour inaptitude et nous commençons donc à voir aujourd’hui dans les entreprises un certain nombre de personnes qui payent les conséquences de leurs maladies et cela n’est pas acceptable. On ne peut pas avoir la double peine, c’est-à-dire à la fois les conséquences en termes de santé physique et mentale des symptômes persistants d’un Covid long et en plus en subir les conséquences sur le plan de la vie professionnelle, il faut une protection et qu’on reconnaisse à ces malades le fait qu’il y a une réelle souffrance derrière
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