Cette enquête alarmante date d’avant la crise sanitaire !
Dans notre tribune parue vendredi dans le Huffington Post vendredi dernier, nous avons révélé avec mon collègue sénateur Jean-Jacques Lozach que crise sanitaire est synonyme d’explosion de la sédentarité chez les plus jeunes : 2 élèves sur 5 sont en en augmentation de masse graisseuse, avec une perte moyenne des capacités aérobiques de 16% et de coordination et de la capacité physique de 13% !
Le Président a mis sur la table cette semaine 400 millions d’euros, dont plus de la moitié avait déjà fait l’objet d’annonces. Ce montant nous paraît sous-dimensionné. Lire la suite
Nous avons proposé en 2019 un « Pass-Sport » pour les 14-20 ans correspondant aux âges de décrochage en matière d’activité physique et sportive, cette mesure doit être mise en oeuvre rapidement !
Les résultats de l’étude l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail :
Dans une étude publiée lundi, l’Agence nationale de sécurité sanitaire alerte les pouvoirs publics sur le temps passé par les jeunes devant les écrans, conjugué à un manque d’activité physique.
Avec plus de deux heures quotidiennes passées devant les écrans et moins d’une heure de sport par jour, deux tiers des adolescents présentent un niveau de sédentarité et d’inactivité physique dangereux pour leur santé.
Près de la moitié d’entre eux se situent même à un niveau de risque jugé “très élevé”. C’est ce qu’il ressort d’une vaste étude publiée lundi par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
Près de 20% des adolescents pratiquent moins de 20 minutes d’activité physique par jour.
Pour obtenir ces données, l’Anses a demandé à des jeunes de 11 à 17 ans de remplir, avec leur représentant légal, un questionnaire portant sur la sédentarité, c’est-à-dire les heures passées, assis ou allongé, devant un écran, et l’activité physique, autrement dit les cours d’éducation physique en classe mais aussi les séances de sport en club ou encore les trajets à pied ou à vélo.
Le tout dans le cadre d’une vaste enquête transversale menée entre 2014 et 2015 auprès de 5.855 Français de tout âge et portant sur différents sujets liés à l’alimentation et à la santé.
L’agence estime qu’il peut y avoir un risque pour la santé à partir de deux heures de “temps écran” par jour et/ou de moins de 60 minutes d’activité physique quotidienne. Résultat : 66% des 11-17 ans dépassent ces deux seuils sanitaires et présentent un risque “préoccupant”.
Plus inquiétant encore, 49% d’entre eux se situent à un niveau de risque très élevé, avec plus de 4h30 par jour de temps écran et/ou moins de 20 minutes d’activité physique journalière. Certains – 17% des adolescents – sont “particulièrement exposés” et cumulent plus de 4h30 d’écran et moins de 20 minutes de sport.
En pratique, cela signifie qu’ils n’ont pas presque d’autre activité physique dans la semaine que les deux heures de sport hebdomadaires au lycée. “Il est extrêmement rare, souligne l’Anses dans son rapport, qu’une évaluation des risques montre que près de la moitié de la population étudiée présente un dépassement des seuils sanitaires, traduisant ainsi une exposition à un risque élevé pour la santé”.
Plus le revenu des parents est élevé, plus le “temps écran” est faible
Dans le détail, certains adolescents sont plus à risque que d’autres. Ainsi, 85% des plus âgés, les 15-17 ans, passent plus de deux heures par jour devant un écran.
L’étude observe également que plus le revenu des parents est élevé, plus le “temps écran” est faible. Des différences s’observent aussi selon le genre. Si elles utilisent moins ordinateurs, smartphones ou télévisions, les jeunes filles pratiquent aussi moins d’activité physique, en particulier les pré-adolescentes. Chez les 11-14 ans, elles sont 15,5% à pratiquer au moins 60 minutes de sport par jour, contre 24% des garçons.
Surpoids, obésité, troubles du comportement alimentaire et du sommeil… les conséquences pour la santé des jeunes sont nombreuses. Selon le rapport, plusieurs études suggèrent aussi des liens entre les comportements sédentaires et des troubles cardiaques, une moindre estime de soi ou encore de plus mauvais résultats scolaires.
Le confinement pourrait conforter ces habitudes
Pour l’Anses, ces données sont d’autant plus inquiétantes que l’adolescence est une “période charnière au cours de laquelle les habitudes acquises ont tendance à se pérenniser voire à s’accentuer à l’âge adulte”. Et les confinements successifs ne vont rien arranger.
Privés d’activités extra-scolaires ou de sorties entre amis, les adolescents risquent de passer plus de temps inactifs chez eux. Cette semaine, le président Emmanuel Macron a d’ailleurs annoncé le retour du sport en club pour les mineurs à partir du 1er décembre, si la situation sanitaire continue de s’améliorer.
Comment changer la donne? Dans son rapport, l’instance sanitaire formule plusieurs recommandations. Côté sédentarité, elle préconise de diminuer le temps passé devant les écrans et de rompre les périodes d’inactivité en se levant, en marchant ou en s’étirant davantage.
Côté activité physique, l’Anses explique qu’elle a “longtemps été considérée comme bénéfique pour la santé sans pour autant lui être essentielle”. Désormais, elle demande un changement de discours, en considérant “l’insuffisance d’activité physique comme un facteur de risque sanitaire à part entière”.
Plus largement, le rapport encourage les pouvoirs publics à adopter à renforcer l’activité physique dès l’adolescence, par “des mesures renforcées à ce sujet dans le cadre du Plan national nutrition santé”. Jouer sur un critère permet aussi d’agir sur l’autre, précise l’Anses. Par exemple, une pratique accrue du sport réduit les effets néfastes liés à la surexpositions aux écrans.
Pour l’Anses, les sensibilisations individuelles ne sont pas suffisantes et doivent s’accompagner de “la création d’un environnement global” favorable à l’activité physique.
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