Dans cette période de crise sanitaire, nous devons mettre en œuvre toutes les réponses possibles pour limiter les conséquences dramatiques qu’engendre cette pandémie.
Au-delà de toute idéologie, la question des 200.000 sans-papiers présents sur notre sol nécessite une solution adaptée.
Nous sommes d’ores et déjà plusieurs parlementaires à demander la régularisation temporaire des sans-papiers présents sur notre sol afin de les intégrer dans la chaîne de contrôle et de suivi de l’épidémie de COVID-19.
Cette régularisation permettra en outre d’améliorer la gestion de la crise sanitaire, en nous assurant que toute personne puisse être prise en charge au plus tôt en cas de maladie. Conformément à la stratégie définie par le gouvernement, nous ralentirons ainsi la diffusion du virus COVID-19. Nous pourrons aussi prendre en charge au plus tôt ceux qui seraient malades et éviter un aggravement de leur santé, lequel entraînerait une hospitalisation lourde et longue encombrant de facto les hôpitaux.
Au-delà de cette mesure d’ordre social et sanitaire, il nous appartient surtout de « faire preuve d’humanité » vis-à-vis de toute personne présente sur le sol français.
En conséquence, avec plusieurs de mes collègues députés, nous avons écrit au Premier Ministre pour demander une régularisation provisoire de tous les migrants, à l’instar des mesures promulguées samedi 28 mars par le Gouvernement portugais.
Notre courrier au Premier Ministre :
Monsieur le Premier Ministre,
Dans le cadre des mesures d’urgence pour lutter contre le COVID-19 le gouvernement portugais a promulgué le samedi 28 mars différentes mesures d’ordre humanitaire, sanitaire et financier, dont la régularisation provisoire de tous les immigrés qui avaient introduit une demande afin d’obtenir les mêmes droits que les citoyens portugais pour l’accès aux soins et les aides financières. C’est une mesure de salubrité publique qui protège tous les habitants du Portugal.
Nous avons déjà alerté plusieurs fois le gouvernement sur la situation dramatique des sans-papiers et des sans-abris. La gravité de la crise sanitaire rend encore plus cruciale la prise en compte de ce problème.
Nous demandons solennellement au gouvernement français de prendre les mêmes mesures que le gouvernement portugais. La catastrophe sanitaire que nous subissons nous oblige à agir avec responsabilité et sans délai, comme nos amis Portugais l’ont fait.
Il en va, dans un premier temps, du devoir d’une société solidaire en temps de crise vis-à-vis de chacune et chacun, quelle que soit sa condition.
Cette régularisation permettra en outre d’améliorer la gestion de la crise sanitaire, en nous assurant que les personnes qui sont dans une situation qui ne leur permet pas d’accéder aux soins, voire qui sont hors des réseaux d’entraide, puissent être prises en charge au plus tôt en cas de maladie. Conformément à la stratégie définie par le gouvernement, nous ralentirons ainsi la diffusion du virus COVID-19 : en leur permettant de circuler sans crainte (dans les limites des déplacements dérogatoires autorisés) puisque possesseurs de documents ad ’hoc nous pourrons aussi prendre en charge au plus tôt ceux qui seraient malades et éviter un aggravement de leur santé, lequel entraînerait une hospitalisation lourde et longue encombrant de facto les hôpitaux.
Depuis le 17 mars dernier, la France se trouve en confinement pour lutter contre la propagation du COVID-19, pandémie qui frappe le monde entier. Les derniers chiffres de l’épidémie démontrent une accélération de la diffusion du virus et de ses conséquences dramatiques sur la santé de nos concitoyens, malgré la mobilisation de l’ensemble des personnels hospitaliers, lesquels se trouvent dans une situation d’extrême tension.
L’Italie qui subit avec 8 à 10 jours d’avance cette pandémie, vient de faire appel à l’aide internationale, notamment auprès de Cuba qui dispose d’experts médicaux prêts à intervenir. Une cinquantaine de médecins cubains sont ainsi déployés depuis hier en Italie du Nord.
Le gouvernement de Cuba se déclare prêt à envoyer une brigade médicale pour renforcer nos effectifs, notamment dans nos régions les plus affectées.
Nous vous enjoignons de solliciter sans délai le gouvernement cubain pour disposer de ces moyens supplémentaires dans le cadre d’une collaboration internationale pour faire face à l’urgence.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Premier Ministre, en l’expression de nos salutations les plus respectueuses.
Signataires :
François-Michel Lambert, député des Bouches du Rhône
Jean-Michel Clément, député de la Vienne
Bertrand Pancher, député de la Meuse
M’Jid El Guerrab, député des Français de l’étranger
Sandrine Josso, députée de Loire-Atlantique
Frédérique Dumas députée des Hauts de Seine
Paul Molac député du Morbihan
Fabien Roussel député du Nord
Joël Aviragnet député haute Garonne
Michel Delpon député de Dordogne
Hubert Julien-Laferriere député de Lyon
Marie-George Buffet députée de Seine Saint Denis
Sébastien Nadot député de Haute-Garonne
Michèle Victory de l’Ardèche
Olivier Faure député de Seine et Marne
Sonia Krimi députée de la Manche
Loïc Prud’homme député de la Girond
Régis Juanico député de la Loire
Caroline Fiat, députée de Meurthe et Moselle
Jean-Paul Dufrègne, député de l’Allier
Christine Pirès Beaune Députée du Puy-de-Dôme
Fabien Roussel député du Nord
Christine Pirès Beaune Députée du Puy-de-Dôme
Yves Daudigny, Sénateur de l’Aisne
La réponse du Premier Ministre :
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Merci pour votre initiative qui me touche d’autant que je fais parti d’une association qui s’occupe des réfugiés et que je travaille bénévolement pour le centre de soins de l’Asile de nuit où nous recevons les sans papiers