Cette semaine, sont examinés à l’Assemblée nationale des amendements à la loi d’orientation des mobilités (LOM) visant à taxer le transport aérien. J’ai co-signé plusieurs de ces amendements, avec mon groupe Socialiste et apparentés, mais aussi dans un cadre transpartisan avec le député Matthieu Orphelin.
Malgré les polémiques factices de ces derniers jours, les chiffres de l’impact écologique des trajets en avion sont sans appel. Selon l’Agence européenne de l’environnement, la production de gaz à effet de serre serait en moyenne de 285 grammes par passager et par kilomètre effectué à bord d’un avion, contre environ 14 grammes à bord d’un train.
L’avion est le mode de transport le plus polluant au kilomètre : à capacité de transport égale, il pollue 2,5 fois plus que la voiture et 60 fois plus que le train. Il est aussi l’un des moins démocratiques : dans le monde, 95 % des gens n’ont jamais pris l’avion ; en France, l’essentiel de sa clientèle se situe dans les 8ème à 10ème déciles de revenus.
Le fait que le kérosène ne soit pas taxé, contrairement aux autres carburants, a été largement dénoncé depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes. Il est en effet intolérable que le transport aérien soit le seul à ne pas contribuer au financement des politiques de mobilités durables.
Le produit de cette contribution, de l’ordre de 200 millions d’euros, pourrait financer, via l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF), le développement de l’offre ferroviaire – en particulier les petites lignes – et des mobilités actives.
Au-delà de cette contribution, il faudra aller plus loin, aussi nous soutiendrons, avec Jean-Claude Tissot et Pierrick Courbon, dans nos assemblées respectives, la proposition de loi de François Ruffin visant à limiter les vols intérieurs remplaçables par le train. Il s’agirait ainsi de ne plus délivrer d’autorisation d’exploiter une ligne régulière dès lors qu’il existe un trajet équivalent au temps de trajet en avion plus 2 heures 30.
Au plan local, la proposition du nouveau Président du syndicat mixte de l’aéroport de Saint-Etienne / Loire, Gaël Perdriau, issue des conclusions du cabinet Abington, de relancer une ligne Saint-Etienne / Paris sous Obligation de Service Public (OSP), apparaît donc comme une véritable aberration écologique. Pour notre territoire, l’heure nous semble plus être à la mobilisation pour conserver durablement nos 4 liaisons TGV directes, qui mettent Paris à moins de 3 heures de Saint-Etienne, et pour créer une liaison ferroviaire directe avec le grand aéroport international de Saint-Exupéry, que de se battre pour développer ce mode de transport polluant, peu accessible, et pas même économe en temps de trajet.
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Monsieur le député, je vous remercie pour votre initiative pour appuyer la proposition de François Rufin. On ne peut pas se déclarer pour l’écologie et ensuite dans les faits encourager la pollution au nom de “économie d’abord “et au détriment de notre santé. C’est l’heure du choix.
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