J’ai signé la pétition “Avec Carrefour, je négative”, initiée par mon collègue Luc Carvounas, suite à l’annonce du Groupe Carrefour de son « plan de transformation » qui va se traduire par un plan social massif. Nous demandons notamment le remboursement des aides publiques perçues : Carrefour a en effet bénéficié de 2 milliards d’euros de CICE et de baisses de charges sur cinq ans.
Le groupe Carrefour par l’intermédiaire de son PDG Alexandre BOMPARD a annoncé le 23 janvier dernier la suppression de 2.400 emplois par des départs « volontaires » et la cession de 273 magasins qui emploient 2100 salariés.
Cette annonce est révélatrice des dérives aberrantes qui entourent la grande distribution depuis de nombreuses années.
Carrefour fait payer aujourd’hui aux salariés les stratégies farfelues des dirigeants du groupe sur les dix dernières années qui est passé de la deuxième à la neuvième place mondiale.
Les différents patrons du groupe ont tout raté, ils n’ont pas vu le développement du hard discount, ils ont tardé sur le lancement du drive, ils ont manqué le passage à la numérisation.
Ces échecs successifs ont permis à Lars Olofsson – PDG de 2007 à 2012 – de percevoir plus de 9 millions d’euros de revenus par an et de partir avec un parachute doré de 4 millions d’euros. Son successeur Georges Plassat, le patron le mieux payé du CAC 40 avec presque 10 millions d’euros quittera le groupe avec 140.000 actions (2.5 millions au cours du jours) et plus de 400 000 euros annuel de retraite chapeau. Quant à Alexandre Bompard, il est, sans doute, l’inspecteur des finances le mieux payé de France.
Les syndicats dénoncent d’ailleurs une « restructuration pour les actionnaires », alors que les salariés de la grande distribution sont de plus en plus malmenés avec des rémunérations souvent proches du SMIC, des contrats à temps partiel et des horaires décalés.
L’Etat a aussi payé beaucoup pour le groupe Carrefour. Chaque année, il perçoit plus de 130 millions au titre du CICE et plus de 200 millions de baisses de charges. Les français.e.s ont donc versé 2 milliards au groupe sur les 5 dernières années.
Ces sommes visent essentiellement à garantir des dividendes plus importants aux actionnaires du groupe.
Ne pas avoir conditionné les aides de l’État à un engagement contraignant de la grande distribution en faveur de l’emploi a été une erreur. Des lors, nous plaidons pour la conclusion rapide d’un « pacte de confiance » contraignant entre l’État et la grande distribution : il conditionnerait les baisses de charges à des créations d’emplois et la restitution des aides perçues lors de la destruction d’emplois.
> Pour signer la pétition : c’est ici
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