Après la première partie de l’interview dans l’émission “Projecteur” du mardi 3 mai, le second épisode a été diffusé ce samedi 7 mai. Alors que la première moitié de l’entretien portait sur des questions nationales, la rédaction de RCF s’est cette fois-ci intéressée aux enjeux locaux.
Elu d’une circonscription formée à la fois de la partie nord de Saint-Etienne et de cinq communes périphériques, je suis très attaché à l’action de terrain. Lorsque je ne suis pas à Paris, c’est véritablement avec plaisir que je me rends aux nombreuses manifestations auxquelles je suis invité chaque semaine.
Les quartiers de Saint-Etienne que je représente sont aujourd’hui en pleine mutation et sont notamment concernés par la troisième ligne de tram. Même si j’aurais préféré un autre tracé, permettant de desservir le bas de Montreynaud, c’est un projet positif en particulier pour les habitants du Soleil.
Interrogé sur l’A45, je remarque que, désormais, les avis sont beaucoup plus partagés qu’auparavant. On constate qu’il y a d’un côté les décideurs économiques et certains élus qui restent très attachés à sa réalisation, tandis que de l’autre côté les contribuables se montrent de plus en plus réservés. Des questions qui ne se posaient pas il y a 40 ans quand le projet a vu le jour, s’imposent aujourd’hui, à l’instar de nos engagements sur la COP21. La soutenabilité financière interroge également : le montage financier prévoit de faire contribuer à la fois les ressources de l’agglomération, du département, de la région (si les engagements pris sont tenus) et de l’Etat pour une autoroute qui sera quand même payante. Cela fait beaucoup de contributions financières qui reposent sur nos concitoyens stéphanois. Les élus du Rhône sont quant à eux fermement opposés à ce projet.
Sur le plan sportif, je suis revenu sur les retombées attendues pour notre territoire de l’accueil des Jeux Olympiques en 2024. Président du groupe d’étude parlementaire sur les JO de Paris 2024, je suis très attaché à l’accueil de cette grande manifestation internationale. Je crois que notre candidature a de bonnes chances d’aboutir, car nous avons un bon dossier. Au-delà de Paris et de l’Ile-de-France, ce sont 36 sites partout en France qui sont concernés, dont Saint-Etienne pour le stade de football. Mais il faut que nous développions un projet social, durable, et que l’héritage de ces Jeux profite à l’ensemble du territoire. Ainsi, avant 2024, il y aura des manifestations sportives préparatoires, des “tests events” dans les différents sites, lesquels pourront également accueillir des camps de base pour les sélections nationales.
La dernière question portait davantage sur les fondamentaux de la gauche en cette année de commémoration des 80 ans du Front populaire. Cette première expérience de la gauche unie au pouvoir avait permis de grandes conquêtes sociales : semaine des 40 heures et congés payés, en particulier. Aujourd’hui ce qui peut nous heurter c’est qu’un gouvernement de gauche mette les salariés dans la rue sur une réforme du droit du travail. Nombre de ces manifestants avaient d’ailleurs voté François Hollande en 2012. Il faut donc que nous revenions à nos fondamentaux, même si le contexte n’est plus celui de 1936 : on peut être moderne et être fidèle à ses valeurs de gauche. Le monde du travail change très vite : uberisation, numérique, multiplication des contrats courts… tout cela a un impact énorme. Nous devons avoir des réponses à cela à gauche, mais il faut se départir du discours d’organisations patronales, pour proposer quelque chose de plus équilibré et apporter de nouvelles conquêtes sociales pour les salariés.
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