Nous sommes nombreux aujourd’hui au Parti socialiste : militants, élus locaux, parlementaires… à ne pas nous retrouver dans le projet de loi dite El Khomri. Si certaines mesures vont dans le bon sens (généralisation de la garantie jeunes par exemple), de nombreuses dispositions ainsi que la philosophie générale du texte reposent sur des idées qui n’ont jamais été portées par le mouvement socialiste. Il nous a donc semblé utile de produire un document apportant à la fois une réponse aux préjugés libéraux à l’oeuvre dans ce projet de loi et des propositions concrètes pour améliorer la situation du travail dans notre pays.
Désarmer le droit du travail n’a rien de moderne, au contraire. Nous y voyons plutôt un fatalisme déjà dépassé, sans principes, ni ambition face au chômage de masse que la crise de 2008 et les politiques macroéconomiques étouffant la reprise ont propulsé à plus de 10%.
La démarche imposée par la loi « Travail » n’a rien de celles que doit revendiquer la social-démocratie. Elle n’a pas construit le compromis social de grande ampleur dont notre pays a tant besoin. Influencée par les lobbys patronaux, elle se contente d’un accord à la sauvette avec une part seulement des partenaires sociaux.
Elle s’est même évadée des règles élémentaires de la démocratie sociale que le Président de la République avait désignée comme l’une des marques de ce quinquennat. Le cheminement unanimement décrié de ce projet de loi en fait une réforme unilatérale, sans concertation préalable sérieuse sur les points durs, ni négociation à aucune des principales étapes. La brutalité sous-jacente et la menace toujours présente de l’usage de l’article 49-3 sont inacceptables pour le Parlement et le Parti socialiste. Là comme ailleurs, la forme en dit beaucoup sur le fond.
Nous avons souhaité aller beaucoup plus loin que la simple critique. Elle est aisée, à la veille du conseil des ministres ! Les motifs sont nombreux, car ce texte est dangereux.
Nous proposons ici une autre réforme. Ambitieuse pour tous, pour les salariés comme pour les entreprises. Nous n’ignorons pas les attentes des entreprises en matière de formation professionnelle, de meilleure lisibilité du code du travail. Mais l’esprit de réforme, ce n’est pas de céder aux discours des puissants, mais plutôt de construire ensemble les protections adaptées aux formes nouvelles de l’économie.
« Le problème n’est pas tant de réformer un code que de restaurer la confiance dans le projet de société pour lequel les réformes sont engagées » (Daniel Cohen)
L’avenir du travail – Notre “Contre-projet” pour le droit du travail by A gauche pour gagner
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Enfin un texte de propositions qui apporte une vision contradictoire précieuse et constructive. Toutefois mon expérience industrielle et mon retour en tant que responsable associatif me laissent dans l’expectative face à certaines analyse et suggestions.
D’une part je suis pour le consensus force indéniable des démocraties avancées “Allemagne , pays Nordiques… même l’Italie!Ce qui signifie préférence du dialogue au rejet.D’autre part, mais ce serait trop long de développer, il me semble que certaines solutions reviennent sur ce qu’on depuis toujours essayé, sans résultat durable, les emplois aidés d’un façon ou d’un autre??
La tâche est rude, d’où l’importance de privilégier al négociation ce qui n’est pas le positionnement de tous actuellement…
Bien cordialement