Depuis 2012, le Gouvernement a engagé une profonde refondation de l’école. La ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, Najat Vallaud-Belkacem a ouvert une nouvelle étape en présentant ce mercredi 11 mars les évolutions du collège en 2016. D’une refonte des programmes à une modernisation pédagogique, une réforme globale et pragmatique se construit pour être opérationnelle dès la rentrée 2016, avec pour mot d’ordre :« mieux apprendre pour mieux réussir ».
Porteuse d’un impératif qui est plus qu’une ambition : assurer un même niveau d’exigence pour que tous les élèves acquièrent le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, la réforme a pour priorité la maîtrise des savoirs fondamentaux.
Un constat d’échec.
Notre jeunesse, parfois désarçonnée, souvent douteuse face à la société qu’on lui propose, doit être au cœur de l’attention de la nation.
Après une période de baisse des moyens et de la performance – la proportion des élèves maîtrisant les compétences de base en histoire et géographie a baissé de 6,4%, de 5,7% en mathématique et de 3,7% en compréhension écrite – il était temps d’imaginer le nouveau collège.
Une nouvelle manière d’apprendre.
Grâce à des programmes plus clairs, pensés sur l’ensemble de la scolarité et établis avec les enseignants, l’acquisition des savoirs fondamentaux et des compétences nécessaires à l’insertion dans le monde contemporain sera assurée.
Une nouvelle manière de transmettre le savoir adapte la forme au fond. Il est notamment prévu une marge de manœuvre de 20% du temps d’enseignement donnée aux équipes éducatives pour privilégier le travail en groupe, interdisciplinaire ou l’accompagnement individuel. Des projets collectifs viendront donner du sens aux savoirs fondamentaux. Cette responsabilisation de l’équipe enseignante et le soutien individuel à tous les élèves qui le souhaitent, au-delà de transformer la manière d’apprendre, permet la réussite de tous.
Une refonte des programmes.
Dans le même esprit, le développement du numérique dans toutes ses dimensions et l’amélioration des compétences en langues vivantes étrangères contribuent à une meilleure insertion dans le monde contemporain. L’apprentissage de la première langue vivante dès le CP par tous les élèves à partir de la rentrée 2016 et l’apprentissage précoce d’une seconde langue dès la classe de 5ème contribuent à la diversité linguistique et apparaît comme un vrai levier d’insertion.
De la même façon, les langues et cultures de l’antiquité jouent un rôle important dans l’acquisition de la culture commune et la construction de la citoyenneté. Les élèves pourront ainsi apprendre le latin de la 5ème à la 3ème et le grec en 3ème, dans le cadre d’un enseignement pratique interdisciplinaire. Les élèves qui le souhaitent bénéficieront par ailleurs d’un enseignement de complément de langue ancienne. Dans ce cas ils auront le même nombre d’heures qu’aujourd’hui.
Les évènements de janvier dernier ont rappelé la nécessité d’un enseignement moral et civique afin de construire le vivre ensemble. La loi du 8 juillet 2013 pour la refondation de l’Ecole de la République a intégré cette dimension dans les contenus des enseignements. Il entrera en vigueur à l’école, au collège et eu lycée dès la rentrée 2015, à raison de trente minutes hebdomadaires au collège. Les axes principaux du programme se fondent sur les principes et les valeurs inscrits dans les grandes déclarations des droits de l’Homme et dans la Constitution de la Vème République. Le ministère a chargé la direction générale de l’enseignement scolaire de travailler à l’élaboration d’outils pour aider les enseignants à inculquer ces valeurs.
Par ailleurs dans le cadre de la grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République, un grand plan de formation des enseignants a été lancé : avant la fin de l’année scolaire 2014-2015, 1 000 premiers formateurs pour le premier et le second degré seront formés pendant deux jours sur la laïcité et l’enseignement moral et civique, afin qu’ils puissent répondre, dans chaque académie et chaque département, aux besoins de formation et d’accompagnement de leurs pairs.
La mixité sociale et scolaire au sein des classes fait l’objet d’une attention spécifique. Les élèves volontaires pour un enseignement de complément sont répartis dans des classes différentes. Apprendre ensemble, c’est apprendre à mieux vivre ensemble.
Actuellement, le collège aggrave les difficultés scolaires avec environ 20% des élèves qui y sont en échec et demeure jusqu’ici profondément inégalitaire. Il doit maintenant réussir sa démocratisation, c’est à dire faire réussir tous les collégiens.
Pour la première fois, cette réforme concerne simultanément les programmes et les méthodes d’apprentissage et elle a pour but la maîtrise des savoirs fondamentaux et le développement des compétences du monde actuel. Avec elle le collège apparaîtra enfin comme le lieu de l’épanouissement et de la citoyenneté qui crée du commun et fait vivre les valeurs de la République.
Présentation de la réforme du collège 2016
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