La commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale a auditionné, ce mercredi 4 juin, le ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Benoît Hamon. Je l’ai interrogé à cette occasion sur deux sujets relevant du lien entre le sport et l’école.
Monsieur le ministre, tout le monde connaît votre attachement au lien entre le sport et l’école et votre attachement à l’éducation par le sport. Cette dimension sportive de l’école va être favorisée par la réforme des rythmes éducatifs et par les projets éducatifs territoriaux (PEDT), puisque nous allons favoriser dans les écoles, à côté des activités culturelles et artistiques, le développement des activités physiques et sportives dès le plus jeune âge. Et, on le sait, les bonnes habitudes, les bons réflexes, en matière de pratique d’une activité physique régulière se prennent dès le plus jeune âge. C’est donc une bonne chose.
A ce titre, vous avez fait paraître un décret le 10 mai dernier, décret très important puisqu’il concerne la participation des enseignants d’éducation physique et sportive aux activités sportives scolaires volontaires des élèves. C’est une spécificité française d’avoir un service public du sport scolaire dans le second degré : il y a plus d’un million de licenciés aujourd’hui dans l’Union nationale du sport scolaire. Ce décret était très attendu par la profession – depuis trente-cinq ans, à en croire certains. Il réaffirme que les trois heures obligatoires relevant de l’UNSS font partie du service hebdomadaire des enseignants d’EPS ; il autorise la souplesse en permettant aux enseignants qui ne peuvent effectuer ces heures dans leur établissement de le faire dans d’autres ; il assure le lien pédagogique entre le premier et le second degré en matière d’activités physiques et sportives. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce texte ?
Enfin, je terminerai par une autre question importante sur la relation entre l’école et les clubs sportifs. Dans le cadre de l’importante convention que vous avez signée voici quelques jours avec la Fédération française de football et avec l’UNSS, plusieurs projets pédagogiques sont prévus pour les élèves des premier et second degrés et des lycées dans la perspective de l’Euro 2016. Pouvez-vous nous en parler et nous indiquer comment l’éducation nationale accompagnera ce grand événement sportif ?
La réponse du ministre :
Pour répondre à monsieur Juanico, avec le CNOSF (Comité national olympique et sportif) nous avons discuté des opportunités qui étaient offertes par les activités périscolaires, de pouvoir proposer dans le cadre de disciplines dont bon nombre étaient confidentielles, des activités nouvelles, à des enfants qui nous permettront non seulement de pouvoir familiariser des élèves avec des activités sportives qu’ils ne pratiquaient pas, de détecter des talents beaucoup plus tôt et probablement aussi de former des champions dans des disciplines où nous n’en avions pas. Et c’est évidemment une opportunité qui intéresse considérablement le milieu sportif.
Mais interrogeons-nous aussi sur l’une des réalités que nous rencontrons : c’est qu’effectivement le mouvement d’éducation populaire, le mouvement associatif, le mouvement sportif n’ont plus toujours la même robustesse financière qu’il avait auparavant. Pourquoi ? Parce que nous avons aussi des modes de financement de ces acteurs associatifs qui reposent de plus en plus sur la mise en concurrence et les appels à projet, et de moins en moins sur la subvention. Par voie de conséquence, il y a une consolidation de ces acteurs associatifs, il y a moins d’acteurs, notamment dans les territoires les plus en difficulté, et qu’indiscutablement, la structuration qu’ils apportent sur le terrain est parfois moins performante qu’elle ne pouvait l’être auparavant – même si, en contrepartie, leur professionnalisation croissante permet de satisfaire les demandes des familles et des maires dans le cadre de l’organisation des activités périscolaires. Mais on trouve aussi moins d’interlocuteurs : c’est une conséquence des choix budgétaires et politiques qui ont été faits dans le choix du financement des acteurs dans le champ associatif.
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