La quasi majorité des syndicats de l’Education Nationale du public mais aussi, fait inédit, du privé, appelaient à une journée de grève et de manifestations aujourd’hui pour dénoncer les suppressions de postes qui mettent l’école “à genoux”.
Ce mardi 27 septembre. Un enseignant du public sur deux a cessé le travail pour protester contre la politique du gouvernement. Ils ont été rejoints, dans les cortèges particulièrement nombreux, par des enseignants du privé, mais aussi pas des parents, des étudiants et des lycéens inquiets, à juste titre, pour l’avenir de notre système scolaire.
Après quatre ans d’appauvrissement, d’application aveugle du dogme du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, l’école ne peut se permettre une nouvelle dégradation des conditions d’études et de travail. Nous ne pouvons accepter que la rentrée 2012 s’annonce pire encore que celle, d’ores et déjà catastrophique, de 2011.
La liste des difficultés ne cesse de s’allonger : fermetures de classes, augmentation du nombre d’élèves par classe incompatible avec la réussite des enfants, remplacements de professeurs non assurés, disparition des RASED, développement inadmissible de la précarité pour combler les trous béants creusés par le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, nouveaux enseignants – une fois de plus – envoyés devant les classes à plein temps sans avoir reçu de formation professionnelle. Ce sont d’abord les plus fragiles qui font les frais de cette politique à courte vue qui fait fi de la réussite des élèves et conduit inéluctablement à la mise en place d’un système scolaire à plusieurs vitesses.
Il est temps de changer radicalement de politique. Le gouvernement doit tirer les leçons de la mobilisation et renoncer immédiatement à la suppression des 14000 postes prévue dans le budget 2012. Il doit par ailleurs organiser sans tarder un complément de formation pour les jeunes enseignants. Au delà, il faudra entreprendre une profonde rénovation de notre système scolaire. Nous rappellons nos engagements pour garantir la réussite de chaque jeune : nous conclurons un nouveau pacte éducatif entre les professeurs et la nation, accorderons une priorité à l’école primaire, refondrons les rythmes scolaires et les programmes, mettrons en place une personnalisation accrue des enseignements, améliorerons l’encadrement et revaloriserons le métier d’enseignant.
Au total, ce sont 80.000 postes, essentiellement d’enseignants, qui auront été supprimés au cours de la mandature 2007-2012. C’est la pire rentrée scolaire depuis longtemps (-16 000 postes avec l’effet cumulatif de 66 000 postes supprimés depuis 4 ans), alors que le nombre d’enfants scolarisés augmente : cela se traduit par des classes surchargées, des difficultés de remplacement des profs absents, des conséquences sur la scolarisation des élèves les plus fragiles…
Dans la Loire, la majorité des postes supprimés sont des postes hors classe, ce qui aboutit à une dégradation de la qualité du service public de l’Education Nationale, avec des personnels administratifs en moins (conseillers pédagogiques départementaux), moins d’enseignants au sein des réseaux d’aides spécialisés (RASED), y compris dans les zones d’éducation prioritaires, et moins de personnels à disposition des élèves à besoin éducatif particulier, notamment en situation de handicap dans les Instituts Médico-Educatifs (IME) et les Centres Médico Psycho-Pédagogiques (CMPP).
Cette politique de « mise sous tension permanente » du système éducatif que le Ministre Chatel affaiblit méthodiquement, année après année, crée un malaise grave, en particulier dans le 1er degré qui dispose déjà de moins de moyens financiers et humains que la moyenne des pays de l’OCDE.
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