La gravité de la situation économique a conduit Nicolas Sarkozy à convoquer une nouvelle réunion avec des membres du gouvernement à Paris. Nous déplorons qu’elle n’ait débouché sur aucune réorientation de la politique fiscale irresponsable et injuste du gouvernement, ni aucune impulsion politique nouvelle pour répondre à la gravité de la crise actuelle pour la France et pour l’Europe. Nicolas Sarkozy, comme les gouvernements européens, majoritairement conservateurs, reste sur la défensive, toujours en retard d’une décision face aux attaques des marchés contre les États.
Le Parti socialiste demande au Président de la République de sortir de son obstination idéologique dangereuse en matière fiscale. S’il ne prenait pas rapidement les décisions fiscales que la situation impose, il persisterait dans l’irresponsabilité et fragiliserait un peu plus l’économie française. Le Président de la République et le gouvernement doivent reconnaitre leurs erreurs et se résoudre à prendre enfin les mesures de nature à réduire les déficits et la dette qui ont doublé depuis 10 ans sous les gouvernements UMP. Nous rappelons que, selon la Cour des comptes, ce sont avant tout les choix budgétaires et fiscaux de Nicolas Sarkozy qui sont responsables de l’explosion des déficits et de la dette depuis 2007. Nous demandons que dès la prochaine session extraordinaire du Parlement en septembre, celui-ci soit saisi du rétablissement de l’ISF, de la suppression des niches fiscales et des cadeaux fiscaux accumulés en faveur des plus riches ces dernières années. Les plus hauts revenus et les plus hauts patrimoines doivent contribuent à la réduction de l’endettement.
Nicolas Sarkozy doit prendre ses responsabilités en changeant de politique fiscale maintenant plutôt que de tenter une manœuvre politicienne autour d’une révision de la Constitution sans effet immédiat qui n’effacera pas les méfaits de sa gestion de plomb pour les finances publiques.
En cette veille de rentrée difficile pour l’emploi et le pouvoir d’achat des Français, nous n’accepterons pas que l’on sacrifie encore une fois l’école, les hôpitaux, les moyens de la police de proximité ou le soutien à l’emploi pour maintenir une politique fiscale clientéliste irresponsable qui ne profite qu’aux plus favorisés.
Au plan européen le Président de la République doit remettre notre pays en situation d’initiative plutôt que de multiplier les déclarations d’autosatisfaction après chaque accord européen qui s’avère immédiatement totalement insuffisant à répondre à la crise de la zone euro. Le temps de l’offensive est venu pour sauver l’euro et le projet européen. L’Europe ne sortira de la crise qu’à la condition d’approfondir son action commune et concertée en matière économique, budgétaire et fiscale. Nous demandons la mise en place d’une réelle coordination économique de la zone euro, l’émission d’eurobonds pour casser la spéculation sur les dettes souveraines et mutualiser le financement de la dette des Etats en difficulté,le renforcement du Fonds de stabilité financière, la taxation des transactions financières, des avancées vers l’harmonisation fiscale et sociale. Nicolas Sarkozy ignore depuis le début de la crise ces propositions des socialistes français et européens. Nous appelons la BCE à jouer pleinement son rôle et à continuer d’acheter des dettes des pays européens en difficulté.
Le Parti socialiste reste pleinement mobilisé pour que soient prises des décisions qui ouvrent de réelles perspectives de sortie de crise, de réduction de la dette, de soutien à la croissance et de réduction du chômage.
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Pour lutter contre la crise : en finir avec les demi-mesures, les demi-accords et les demi-compromis
La dégradation de la note de la dette souveraine des Etats-Unis par une agence de notation vient clore une semaine de très fortes inquiétudes et de grandes tensions économiques, financières et budgétaires aux Etats-Unis comme en Europe. Chômage, croissance, investissement, déficits et endettement: au-delà de la forte chute des marchés financiers dans le monde entier la semaine dernière, tous les indicateurs convergent pour montrer que la crise n’est pas derrière nous. Contrairement aux déclarations triomphalistes de Nicolas Sarkozy, la France, l’Europe et le monde sont toujours, en 2011, en pleine crise et rien n’a été réglé.
Ce que révèle la semaine qui vient de s’écouler, c’est que la croissance en Europe et aux États-Unis est aujourd’hui trop faible pour créer des emplois, remédier à la crise sociale et assurer aux États des recettes suffisantes pour préparer l’avenir et diminuer l’endettement public. La pression des marchés sur les États, notamment européens, non seulement réduit leur marge de manœuvre budgétaire mais les pousse en plus à diminuer encore leurs dépenses au risque de ralentir encore plus l’activité économique.
Pour lutter contre ce cercle vicieux de la faible croissance et du surendettement, il est temps de faire mieux que des demi-mesures, des demi-accords et des demi-compromis. C’est le cas aux Etats-Unis où l’accord entre la Maison-Blanche et le Congrès est à la fois totalement injuste au plan social et fiscal et économiquement dangereux ; c’est aussi le cas en Europe où l’accord de Bruxelles du 21 juillet vient de montrer son insuffisance au-delà de la réponse à l’urgence grecque.
Plus que jamais, l’analyse que fait le Parti socialiste de la crise et ses propositions pour en sortir sont pertinentes. Le monde, l’Europe et la France ne parviendront à retrouver le chemin d’une croissance durable créatrice d’emplois et moteur d’une diminution des déficits publics qu’à condition :
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