Samedi 18 avril, dans le cadre de la campagne pour les élections européennes, Vincent Peillon, tête de liste du Parti Socialiste pour la grande région sud-est, est venu à Saint-Etienne afin d’y effectuer un point de presse et de rencontrer les militants et sympathisants, avant d’assister au match ASSE-Lille, remporté 2-1 par les Verts, sur l’invitation de la fédération ligérienne du PS.
En tant que 1er secrétaire fédéral du PS, j’ai ouvert la conférence de presse, qui se voulait le réel lancement de la campagne du Parti Socialiste dans le département de la Loire, suite à la présentation officielle des deux candidats ligériens, Otman El Harti et Marie-Hélène Riamon, qui a eu lieu le 2 avril. Au nom de l’ensemble de la fédération du Parti, j’ai chaleureusement accueilli Vincent Peillon, en rappelant que cette première venue de la tête de liste dans le département sera suivie d’une seconde visite, le 27 mai, au cours de laquelle Vincent Peillon effectuera, une tournée sur l’ensemble du département, sur la thématique de la reconversion industrielle des territoires.
D’autres personnalités socialistes participeront également à la campagne en se rendant dans la Loire dans les prochaines semaines : Pierre-Alain Muet, député du Rhône, se rendra le 7 mai à Roanne ; Bernard Soulage, eurodéputé sortant et vice-Président de la région Rhône-Alpes en charge des transports et des infrastructures, sera quant à lui le 14 mai à Saint-Chamond, etc. J’ai également réaffirmé la volonté du PS de mener une campagne de terrain pour ces élections, qui seront l’occasion pour le Parti d’animer de nombreuses réunions publiques de proximité. Enfin, j’ai souligné combien la candidature de Vincent Peillon dans la région constituait un réel renouvellement : Vincent Peillon est l’une des rares nouvelles têtes de liste ; Françoise Grossetête, Jean-Marie le Pen, Michèle Rivasi et Jean-Luc Bennahmias étaient en effet déjà candidats en 2004.
Compte-rendu des discussions :
Maurice Vincent, Maire de Saint-Etienne et Président de Saint-Etienne Métropole, a lui insisté sur le rôle de l’Europe, une Europe que les socialistes souhaitent davantage protectrice des droits sociaux. La situation délicate que connaît la Loire, en matière d’emploi notamment, fait que notre département aura à l’avenir de plus en plus besoin de soutiens à Bruxelles pour relayer les dossiers locaux. A cet égard, Vincent Peillon, candidat de terrain, dynamique et motivé, sera à n’en pas douter un appui de poids pour la Loire au sein du Parlement Européen.
Le sénateur Jean-Claude Frécon a souligné l’importance de l’implication de l’ensemble des militants socialistes dans cette campagne. Ce n’est en effet que par le biais d’une présence accrue sur le terrain que les socialistes pourront espérer donner une nouvelle direction à l’Europe. Il est donc important que les militants soient tous réunis derrière Vincent Peillon pour relever le défi qui se présente aux socialistes. Ce n’est qu’avec un fort militantisme qu’une victoire de gauche pourra se profiler le 7 juin.
Jean-Louis Gagnaire, député de la Loire, a ensuite insisté sur l’enjeu du scrutin, dont le résultat ne sera pas neutre. Il s’agit en effet de montrer au Président Sarkozy que la France ne veut pas d’une Europe à son image, mais qu’au contraire, que les Français souhaitent que l’Union change de cap via une nouvelle majorité au sein de son Parlement.
Vincent Peillon a conclu la conférence de presse par un bref discours, lors duquel il n’a pas manqué de rappeler que le changement progressif de couleur politique des diverses collectivités du département a servi de révélateur du manque de prévoyance des anciennes équipes de droite : endettement spectaculaire de la ville de Saint-Etienne, produits toxiques. Les effets de la crise sont particulièrement forts dans notre département, puisque celui-ci connaît actuellement une envolée du chômage deux fois plus importante que l’augmentation moyenne en France (+ 27 % en un an pour le département de la Loire), notamment dans le secteur industriel.
Ce bilan accablant reflète l’inefficacité de la droite, et particulièrement celle de l’eurodéputée UMP sortante, Françoise Grossetête, dont la renommée et le poids politique peinent à dépasser les frontières de la Loire. Son incapacité à assurer l’octroi d’importants crédits pour notre département dans le cadre du plan de relance en est une manifestation criante. En conséquence, Saint-Etienne et l’ensemble du bassin économique stéphanois se retrouvent abandonnés. On peut donc bien parler de réelle défaillance des élus de droite, ce qui explique en partie le fait que ceux-ci cherchent à tout prix à esquiver la campagne.
En effet, l’UMP parle de tout sauf d’Europe, et n’est d’ailleurs toujours pas en mesure de présenter des listes et un programme politique. Incapable d’instaurer une discussion de fond sur l’Europe de demain, la droite se contente de ressortir de vieilles recettes destinées à séduire l’électorat d’extrême droite : question de l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, thématiques de l’insécurité et de la délinquance, etc.
Vincent Peillon a également souligné le double discours des eurodéputés de droite, qui « votent à droite » à Bruxelles pour « parler à gauche » sur leur circonscription, signe d’une réelle forme de schizophrénie et d’une incapacité à assumer certains choix. Ainsi les citoyens sont-ils pris pour des imbéciles, et c’est pourquoi il est important de mener une campagne de vérité pour sortir des mensonges politiques, aussi bien sur le plan national « travailler plus pour gagner plus », qu’européen.
Quoi qu’il en soit, la France a un réel besoin d’Europe. Aujourd’hui, les problèmes économiques, énergétiques, climatiques, alimentaires, et même les problèmes d’emploi, ne peuvent être solutionnés qu’au niveau continental. A titre d’exemple, si certains pensent qu’un repli sur nos frontières serait une solution efficace pour conserver nos emplois et lutter contre les délocalisations intra-communautaires abusives, ce n’est bel et bien qu’en oeuvrant pour une harmonisation fiscale et sociale à l’échelle européenne que l’on pourra lutter contre la concurrence déloyale. Et Vincent Peillon de rappeler que la droite a systématiquement refusé toute tentative d’harmonisation sociale : vote contre l’idée d’un salaire minimum européen, etc.
Pour lutter contre la crise que nous traversons, la France a besoin d’une Europe forte et puissante, capable d’investir. Il faut pour cela augmenter significativement le budget de l’Union, aujourd’hui limité à 1 % du PIB européen. Il est en effet nécessaire de donner plus d’argent à l’Europe pour que celle-ci puisse conduire de véritables politiques publiques européennes, ambitieuses et donc coûteuses. En étant contre toute augmentation du budget de l’Union, la droite refuse de la rendre puissante sur la scène internationale, au détriment de l’intérêt général.
Nous avons donc besoin d’Europe, mais d’une autre Europe. L’Europe d’aujourd’hui est une Europe de droite, dirigée par la droite. Pour donner une nouvelle direction à l’Europe de demain, et pour lutter contre les dérives libérales actuelles, il est important de voter utile le 7 juin. Le scrutin européen est en effet un scrutin à un seul tour. Et de toute évidence, seul le vote PS pourra permettre de changer l’Europe. En outre, si l’UMP venait à sortir en tête du scrutin du 7 juin, Nicolas Sarkozy s’empresserait de faire de ce résultat une victoire personnelle et d’y voir une approbation de la politique qu’il conduit. A tous ces égards, il est donc crucial que le 7 juin, les citoyens votent socialiste, et votent socialiste massivement.
Sur ces mots, Régis Juanico a rappelé qu’une autre bataille allait s’engager quelques heures après la fin de ce point de presse, au stade Geoffroy Guichard. En recevant l’équipe de Lille pour un match d’ores et déjà crucial pour son maintien en ligue 1, Saint-Etienne allait devoir compter sur tous ses supporters. Vincent Peillon est venu grossir les rangs de ceux-ci, en se voyant remettre par le Premier secrétaire fédéral un maillot floqué à son nom et estampillé du numéro 9, le numéro des attaquants de pointe qui font gagner leur équipe. Tout un symbole.
Dans un second temps, Vincent Peillon et les deux candidats ligériens ont pu échanger avec les socialistes du département lors d’une rencontre militante. L’occasion pour Régis Juanico de rappeler qu’un des enjeux principaux du scrutin à venir est la lutte contre l’abstention, ce qui nécessitera l’implication sur le terrain de tous les militants.
Les deux candidats ont alors pris la parole. Marie-Hélène Riamon s’est dit enthousiaste et fière de représenter le nord du département, et a affirmé son engagement total dans la campagne. Européenne convaincue, spécialiste des questions environnementales et de la thématique du développement durable, Marie-Hélène Riamon entend avant tout expliquer aux citoyens pourquoi la Loire a grand besoin d’Europe, et comment l’Europe fait partie intégrante de notre quotidien.
Otman El Harti, placé en 7ème position sur la liste conduite par Vincent Peillon, a quant à lui souligné le fait que l’Europe est une entité bien trop importante pour qu’on la laisse à la droite. D’où la nécessité pour les socialistes de ne pas se laisser emporter par la stratégie d’endormissement menée par l’UMP. A cet égard, Otman El Harti souhaite former un duo de candidats complémentaire avec Marie-Hélène Riamon, et surtout, réunir un premier comité de campagne le 29 avril, auquel tous les camarades motivés sont chaleureusement conviés. L’enjeu est en effet de taille : le cycle de construction d’un espace économique européen arrivant à son terme, il s’agit aujourd’hui de construire une Europe politique pour lutter contre le déficit démocratique qui mine l’Union Européenne à l’heure actuelle. Et si nous connaissons l’Europe que veut la droite puisque c’est celle que nous avons aujourd’hui, il est nécessaire de laisser une chance au projet socialiste pour connaître une autre Europe, une Europe véritablement à même de défendre l’intérêt général.
Dans la même optique, Vincent Peillon a ensuite voulu refixer les réels enjeux de la question européenne. Débattre du vin rosé, c’est important, mais c’est aussi passer à côté de l’essentiel : l’Europe est avant tout une communauté de droits et de destin, et doit être entendue comme telle. Face à une droite qui se permet absolument tout, il est crucial de mener la bataille des idées pour monter qu’une autre voie est possible pour l’Europe de demain. Et Vincent Peillon de rappeler qu’historiquement, toutes les grandes avancées sociales ont été obtenues par la gauche : congés payés, assurance chômage, réduction du temps de travail, etc. D’où l’importance du scrutin du 7 juin prochain : en effet, seule une majorité de gauche pourra permettre l’avènement d’une Europe véritablement sociale. Car non, l’Europe n’est pas apolitique. Vincent Peillon n’a d’ailleurs pas manqué de souligner combien ses votes au Parlement Européen sont différents de ceux de Françoise Grossetête. Face au discours de confusion que tient la droite, il est donc nécessaire de rétablir certaines vérités. Et notamment le fait que seul le PS peut incarner l’alternative.
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