« L’extrême droite dans le sport, notamment dans les stades, n’est synonyme que de racisme, de xénophobie, d’homophobie, de sexisme »
?? Notre tribune collective dans le Monde : https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/07/01/l-extreme-droite-dans-le-sport-notamment-dans-les-stades-n-est-synonyme-que-de-racisme-de-xenophobie-d-homophobie-de-sexisme_6245886_3232.html
Pouvons-nous nous résoudre, le 26 juillet, à renvoyer au monde l’image d’une société fracturée, d’un pays au cœur d’une crise politique majeure, d’un gouvernement piloté par l’extrême droite ?
Cette même extrême droite qui, dans le sport, notamment dans les stades, n’est synonyme que de racisme, de xénophobie, d’homophobie, de sexisme. Ou bien préférons-nous, à l’occasion des Jeux de Paris, accueillir le monde dans une France fraternelle, mobilisée pour la paix et les droits humains, pour l’environnement ?
Cette France que nous voulons construire ensemble, où le sport se conjugue avec émancipation et bonheur : une France du sport populaire.
En 1936, alors que les nazis utilisent les Jeux olympiques de Berlin comme une vitrine de propagande, et que le soulèvement franquiste annihile les Olympiades populaires de Barcelone, le Front populaire fait des loisirs et des sports une préoccupation d’Etat.
Avec la création d’un sous-secrétariat d’Etat spécifique, Léo Lagrange impulse une politique volontariste de démocratisation du sport pour tous, construite autour des valeurs du sport populaire né en 1934 avec la création de la Fédération sportive et gymnique du travail par l’Union des organisations sportives ouvrières socialistes et communistes.
Alors, si en 2024 l’union des gauches et des écologistes, à travers le Nouveau Front populaire, est l’unique réponse viable au péril d’extrême droite face auquel nous ont placés le président de la République et ses gouvernements depuis 2017, les acteurs et actrices du monde sportif qui partagent l’idée et l’ambition d’un sport populaire doivent y prendre toute leur part.
Refaire du sport un outil d’éducation populaire
Notre sport populaire est éducatif. A l’école, l’éducation physique et sportive (EPS) forme des citoyens autonomes, en bonne santé et socialement éduqués. En fixant la pratique de l’EPS à quatre heures hebdomadaires tout au long de la scolarité, nous donnerons à cette discipline trop souvent dénigrée sa juste place au sein du système éducatif, et les moyens à ses enseignants d’en atteindre la finalité.
Dans les clubs, maillons indispensables de la cohésion territoriale, les activités physiques et sportives sont un levier essentiel de transmission des valeurs du vivre-ensemble. En relançant la création d’emplois aidés pour les associations, nous (re)ferons du sport un outil d’éducation populaire.
Notre sport populaire est vecteur de santé et de bien-être. « Ouvrir un stade, c’est fermer un hôpital », disait Léo Lagrange. S’il fut un précurseur à bien des égards, la menace que font aujourd’hui peser l’inactivité physique et la sédentarité sur notre société en est une confirmation supplémentaire.
En donnant aux acteurs de l’EPS et du sport fédéral les moyens de permettre à chacun, dès le plus jeune âge, d’acquérir lalittératie physique, en reconnaissant mieux la profession d’enseignant en activité physique adaptée, en développant des maisons de sport-santé dans tout le pays, et en remboursant l’activité physique sur prescription médicale, nous désamorcerons cette bombe à retardement sanitaire et ferons des activités physiques et sportives un réel outil de prévention.
Le sport qui intègre et qui émancipe
Notre sport populaire est solidaire. Si Léo Lagrange œuvrait sans relâche pour que « l’ouvrier, le paysan et le chômeur trouvent dans le loisir la joie de vivre et le sens de leur dignité », nous défendons toujours avec conviction l’importance de permettre à toutes et tous, notamment aux publics les plus précaires, de s’émanciper par la pratique sportive.
En augmentant le montant du Pass’Sport à 150 euros et en étendant son utilisation au sport scolaire, nous ferons du sport un loisir accessible au plus grand nombre, dès le plus jeune âge.
Notre sport populaire est intégrateur et émancipateur. Face à l’extrême droite, dont le projet est celui de la division inconséquente, des discriminations rances, de l’exclusion haineuse, de la mise au pas des jeunesses dans et par le sport, nous défendons le sport qui intègre et qui émancipe.
Permettre l’accès de toutes et tous à la pratique sportive, c’est prendre en compte les singularités de chacun dans une perspective d’accessibilité universelle et de renforcement des rapports sociaux entre les individus.
Avec un plan de création de 10 000 équipements sportifs supplémentaires, pensé pour favoriser la pratique féminine et parasportive, et par la rénovation des équipements existants, notamment dans les universités, nous tiendrons l’engagement d’un héritage pérenne des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Depuis toujours un lieu et un objet de luttes sociales, le sport doit défendre en son sein les valeurs humanistes du Nouveau Front populaire et participer à la construction d’un modèle de société plus juste. Au carrefour des solutions, il est un puissant outil de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et toute forme de discrimination, mais également un formidable diffuseur des valeurs féministes, écologistes et solidaires qui nous animent.
Le développement du sport pour toutes et tous relève alors d’une mission de service public, et l’Etat doit retrouver son rôle de régulateur en la matière, en se plaçant aux côtés de celles et ceux qui le font au quotidien sur l’ensemble du territoire.
Pour cela, nous porterons les moyens du ministère des sports à 1 % du budget de l’Etat.
Ainsi, dans la perspective d’un Nouveau Front populaire réunissant l’ensemble des forces progressistes, nous, élus, associations, sportifs, sportives, enseignantes et enseignants d’EPS, organisations de la société civile… militantes et militants du sport populaire, appelons l’ensemble des personnes partageant ces valeurs à la mobilisation pour empêcher l’extrême droite d’accéder au pouvoir. Et, surtout, à penser et construire, à travers et dans le sport, une société plus juste, solidaire et écologique.
Nicolas Bonnet-Oulaldj, responsable national du PCF aux sports, adjoint à la mairie de Paris
Marie-George Buffet (PCF), ancienne ministre de la jeunesse et des sports
Timothée Brun, ancien président de l’ANESTAPS
Guillaume Dietsch, enseignant en Staps, agrégé d’EPS
Laurence Harribey (PS), sénatrice de Gironde, membre du conseil d’administration de l’Agence nationale du sport
Régis Juanico, député honoraire du PS et conseiller départemental de la Loire
Patrick Kanner (PS), ancien ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, président du groupe Socialiste au Sénat
Louise Pahun (EElV), vice-présidente du département de Loire-Atlantique chargée des sports
Maxime Sauvage, secrétaire national du PS aux sports, 1er adjoint au maire du 20e arrondissement de Paris
Najat Vallaud-Belkacem (PS), ancienne ministre des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports.
?? pour signer la tribune c’est ici : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScpKN4Updt01cD3qzQ7atp5eT8kTZirLLc7bVJ6XPnZ4ZT-xw/viewform
?? la liste complète des signatures : https://docs.google.com/spreadsheets/d/10t7LXo6QYiweEI010LembaNYD4gxzbZpl9aaMC3qfHQ/edit?gid=127043249#gid=127043249
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Bravo pour cette tribune
Longtemps engagé dans le sport je ne peux me résoudre à cette idée. Toutefois on voit dans les tribunes comme dans l’encadrement sportif, la recherche d’une performance à tout prix y compris auprès de la morale et c’est peut-être là que le bât blesse. Doit-on tout accepter pour être les premiers ? la compétition n’est peut-être pas le meilleur levier pour favoriser l’activité sportive ou physique. Cette recherche de performance limite la pratique sportive de certains ou plutôt de certaines comme on le voit avec l’abandon de la pratique sportive par les adolescentes devenues femmes avec les changeront morphologiques qui freinent la performance.
Bref le sport qui se limite à la recherche de la première place en exclut tous ceux qui ne peuvent y prétendre. Du coup le plaisir et les effet bénéfique sur la santé ne sont pas possible pour eux
Cordialement