Une page se tourne avec le « retrait » de la vie politique nationale de Benoit Hamon et son engagement professionnel au sein de l’ONG Singa, un choix que je soutiens et respecte totalement, ce qui ne veut pas dire un retrait de la vie publique ou un effacement de ses idées politiques comme le revenu universel qui continuent à structurer le débat à gauche.
J’ai rencontré Benoit Hamon pour la première fois il y a plus de trente ans en octobre 1990 à l’occasion d’une Convention Nationale du Mouvement de la Jeunesse Socialiste quelques mois après le désastreux Congrès de Rennes du PS.
Le MJS est alors le bac à sable du PS, un appareil réduit à une simple courroie de transmission reproduisant en pire les divisions et luttes internes de ses ainés.
Je me souviens du gymnase où nous nous réunissions dans les gradins par réunions de tendances chaque motion dans un coin : jeunes Fabiusiens, Rocardiens, Jospinistes… Nous étions dans le même mouvement mais nous nous regardions avec beaucoup de méfiance.
Je fais la connaissance d’un gars brun aux yeux clairs, de Brest, séducteur et blagueur. Très sec, voire maigre, il fume beaucoup, mais fait déjà preuve de charisme et s’exprime aisément. Affable, il déconne aussi beaucoup hors-tribune ce qui le rend sympathique.
Il anime le courant des jeunes Rocardiens au sein du MJS. Entre provinciaux, le courant passe tout de suite. Bretons, Nantais, Lyonnais, Nancéens, Montpelliérains, nous allons former le noyau dur de l’équipe qui, autour de Benoit, donne l’assaut au MJS.
Benoit a toujours eu de bonnes intuitions politiques, il pressent que l’on peut transformer le MJS moribond et en faire une vraie force militante qui compte.
À force de discussions acharnées, il convainc les autres tendances, Jospinistes, Poperénistes, la NES (Nouvelle Ecole Socialiste autour de Dray et Mélenchon) de la nécessité de faire évoluer les statuts de l’organisation vers plus d’autonomie.
Avec leur soutien, dans le cadre d’un nouveau bureau national, il est élu secrétaire général du MJS en novembre 1992, un véritable acte de défiance pour l’appareil tenu par les Fabiusiens.
C’est Michel Rocard, élu Premier Secrétaire du PS en 1993 qui va accorder l’autonomie au Mouvement de la Jeunesse Socialiste. Après avoir été son secrétaire national aux fédérations et numéro deux pendant deux ans, je lui succéderai à la tête du MJS en 1995.
Jamais nos chemins ne se sont séparés depuis. L’engagement politique est d’abord fait de belles histoires d’amitié et de combats collectifs. Cet engagement là continue, bon vent à Benoit qui va servir la cause autrement.
Une page se tourne pour nous.
L’ancien socialiste Benoit Hamon quitte la politique. 4 ans après après avoir créé son propre parti Génération.s, l’ancien candidat à la présidentielle 2017 a décidé de jeter l’éponge. Il va prendre des responsabilités au sein de Singa, une ONG qui travaille sur l’accueil des réfugiés. Lire la suite
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Si rare la fidélité en politique, plus rare encore l’amitié. Le revenu universel a besoin de vous.
Très heureuse de ce nouvel investissement de Benoît HAMON après l’immense déception des suites de la primaire.
Bon courage pour cette nouvelle aventure !
Bon courage, effectivement, et quelle horreur que la traitrise du Parti Socialiste qui après avoir bousillé Ségolène Royal , dirigé Hollande vers la sortie pour Macron, a trahi, donc, le choix des socialistes.
Voulons nous vraiment avancer dans la volonté de carrière de Hidalgo?
je n’en suis pas sûr.
Si loin de tout et de Paris
Si peu confiance en la Politique toujours à même d’un changement d’intérêts
La course de tous, et pour beaucoup sans autre espoir que celui de se jauger dans ce cirque au frais de la princesse exaspère l’honnête homme. La volonté de l’union de la gauche ne pèse rien face aux petites prétentions ridicules et politiques de tant.