Alors que la question climatique est d’une urgence absolue, que les rapports alertant sur la gravité de la situation ne cessent de s’empiler et que les catastrophes climatiques se multiplient, le gouvernement persiste dans sa politique anti-écologique.
C’est pourtant en grande pompe que le Président de la République avait annoncé la mise en place d’une convention citoyenne pour le climat, s’engageant publiquement à reprendre toutes les propositions pour les soumettre « sans filtre » à la représentation nationale.
Depuis, les lobbies sont passés par là, et les renoncements ont été nombreux, faisant peser de graves dangers sur les objectifs environnementaux que notre pays doit respecter suite aux accords de Paris.
De la rénovation thermique des bâtiments, à la suppression de certaines liaisons aériennes en passant par la lutte contre l’artificialisation des sols ou la mise en place d’une véritable responsabilité climat pour les entreprises, le projet de loi « climat et résilience » est loin d’être à la hauteur des enjeux environnementaux et sociaux actuels.
L’Etat, qui vient pourtant d’être condamné pour son inaction climatique, refuse de décider les nécessaires ruptures pour faire baisser de façon significative nos émissions de gaz à effet de serre.
À la veille de l’examen du projet de loi, nous appelons à la mobilisation le dimanche 28 mars à l’occasion des Marches pour le Climat partout dans le pays pour dénoncer une loi qui remet en cause l’avenir de la planète et exiger la mise en place d’une véritable loi climat, capable de répondre aux enjeux écologiques et sociaux qui nous font face !
Notre tribune collective :
Nous avons besoin d’une Vraie Loi Climat
En 2019, pendant la crise des gilets jaunes, et alors que les jeunes pour le climat se mobilisent partout dans le monde, le Président de la République accepte de mettre en place un processus démocratique inédit : la Convention Citoyenne pour le Climat.
Première Assemblée citoyenne dédiée au climat jamais organisée en France, ce processus est une innovation démocratique, qui pourrait annoncer une évolution de notre culture de la décision politique.
Les citoyens ont travaillé pendant neuf mois, fournissant un travail complet et ambitieux pour accomplir la mission qui leur avait été confiée : proposer des mesures permettant la réduction d’au moins 40% de nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, dans un esprit de justice sociale.
PDG, syndicats, ONG, parlementaires… nous sommes nombreux à avoir salué la qualité de leurs travaux.
L’Assemblée nationale a pourtant récupéré un projet de loi amoindri, ne permettant pas, selon l’ensemble des acteurs institutionnels et consultatifs (CESE, CNTE, HCC, etc), d’atteindre les objectifs fixés par la stratégie nationale bas carbone.
Alors même que de nombreuses améliorations pourraient être faites à ce texte, les parlementaires sont empêchés de remplir pleinement leurs fonctions.
D’abord en commission spéciale, où de nombreux amendements présentés ont été rejetés ou déclarés “irrecevables”, alors même qu’il s’agissait d’amendements sur les mesures les plus impactantes pour diminuer nos émissions.
Ou encore, par le choix de limiter le débat parlementaire à 45 heures, empêchant ainsi beaucoup d’amendements d’être défendus.
Un texte de loi aussi important pour l’avenir de la planète, de notre société et du pays devrait faire l’objet d’un véritable débat démocratique au sein des institutions et ne pas être issu de discussions tronquées et rapidement conclues.
Pour tous les jeunes, les étudiants, qui n’arrivent plus à se projeter vers l’avenir, pour les petits commerçants qui ne travaillent plus depuis presque un an, pour les artistes privés de leur raison d’être, pour toutes les personnes qui ont vu leur vie basculer à cause de la crise sanitaire, nous nous devons de dessiner un horizon commun, viable et heureux.
Ce projet de loi climat est censé poser les bases d’une nouvelle société que nous appelons de nos vœux. Un nouveau modèle qui tirerait les leçons de la crise que nous traversons et poserait les bases du fameux “monde d’après”.
Une société dans laquelle on se nourrit mieux, où l’on respire mieux et où notre travail fait sens, une société dans laquelle nos enfants grandissent avec les clés pour comprendre le monde changeant dans lequel ils évoluent.
Nombreux pourtant sont les citoyens qui changent déjà leur comportement au quotidien, et qui ne demandent qu’à être accompagnés.
Nombreux aussi sont les entrepreneurs et chefs d’entreprise qui attendent davantage de régulation pour que l’engagement dans la transition écologique soit demain un véritable atout économique.
Le projet de loi climat, en l’état, ne nous permet pas de nous mettre sur cette voie.
Le texte arrivera en séance plénière à l’Assemblée nationale le 29 mars, et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour y insuffler les bases d’une société écologiquement viable et socialement juste.
Ce sujet est trop important pour être bâclé et remis à plus tard, trop important pour être traité en 45 heures.
Alors, nous mettrons tout en œuvre, avec le soutien des citoyens, pour proposer des solutions à la hauteur de l’urgence climatique.
Pour notre génération et les générations futures, nous nous mobiliserons à l’Assemblée nationale à partir du 29 mars, et ce dimanche 28 mars dans la rue, avec les citoyens, pour exiger une Vraie Loi Climat
La note
https://www.scribd.com/document/500306332/Note-Avis-Du-Haut-Conseil-Pour-Le-Climat
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C’est bien beau de faire des discours et de participer à des marches pour le climat, et je respecte les citoyens qui y participent. Cependant je ne comprends pas que des dirigeants politiques qui se veulent responsables demandent l’arrêt du nucléaire civil. Il y a une contradiction absolue de prétendre vouloir lutter contre les émissions de carbone, contre l’artificialisation des sols, pour l’indépendance énergétique du pays, pour le maintien du savoir faire scientifique et technique et, pour des raisons électoralistes et idéologiques, de ne pas s’insurger contre la fermeture des centrales nucléaires et l’abandon du projet aramis. Lorsque tout le savoir faire du pays dans le domaine du nucléaire civil sera parti il est probable que les mêmes qui l’ont imaginé ou permis vont pleurer, comme il le font aujourd’hui pour la métallurgie, la chimie, ou les médicaments, mais il sera encore trop tard.