Le président de la République a annoncé mercredi soir un état d’urgence sanitaire pour la France entière et un « couvre-feu » de 21h à 6h possiblement jusqu’au 1er décembre concernant 20 millions de Français dans les grandes métropoles dont l’agglomération de Saint-Etienne en raison de la dégradation brutale des indicateurs liés à la circulation du virus COVID-19 et de l’inquiétante augmentation des personnes hospitalisées et en réanimation dans les établissements de santé.
J’ai évoqué cette dégradation sanitaire inquiétante et ses conséquences dramatiques sur le fonctionnement des hôpitaux -dont nous devons absolument éviter la saturation- et les soignants déjà éprouvés par la 1ère vague hier matin sur France-Bleu Saint-Étienne Loire.
257 malades sont hospitalisés dans les établissements ligériens. 50 sont en service de réanimation.
Hier quatre patients en réanimation du CHU de Saint-Etienne et des HPL ont du être transférés à Clermont-Ferrand pour libérer des places dans la perspective d’un afflux de malades COVID-19.
Cette situation nécessite une prise de conscience collective et une discipline de chacun dans le respect des règles édictées : port du masque, gestes barrières, limitation des relations sociales…
Des secteurs d’activité vont être à nouveau lourdement pénaliser : hôtellerie, restauration, événementiel, culture, sport… : il faudra des mesures de soutien et de compensation financière des pertes à la hauteur, en espérant que des entreprises ou structures ne ferment pas définitivement.
Je demande également que le président de la République décide d’un effort exceptionnel de la Nation et des plus riches pour soulager immédiatement la douleur des principales victimes de la crise sociale :
– en donnant enfin aux soignant.es les moyens d’exercer humainement leur tâche et en annonçant la fin de la fermeture des lits d’hopitaux.
– en rétablissant enfin l’ISF. Il s’agit bien sûr de redonner à l’État des moyens dont Emmanuel Macron l’a privé, mais aussi de montrer qu’à l’heure de la crise, il accepte de faire contribuer les plus riches au rétablissement de la justice.
– en instaurant une « contribution COVID » des plus riches
– en renonçant définitivement à la réforme de l’assurance chômage et des retraites, épée de Damoclès insupportable au-dessus de la tête des plus faibles.
– en engageant immédiatement une réflexion sur la mise en place d’un vrai Revenu Universel d’Existence, bouclier qui protègera nos conctoyen.ne.s des crises sanitaires et environnementales qui vont se multiplier.
– en mettant en place tout de suite un RSA jeune. Les primes de courte durée ne permettront pas d’apporter des solutions durables à la précarité des jeunes.
– en adoptant une hausse durable des minima sociaux, dont il est totalement faux d’affirmer qu’ils freinent le retour à l’emploi.
– en proposant un plan climat sérieux, à même de relever le défi climatique et d’assurer que la France supprime 40% de ses émissions carbones en 2030 et parvienne à la neutralité en 2050. Qu’il commence par appliquer intégralement les propositions de la convention citoyenne pour le climat et qu’il montre ainsi son refus que les plus précaire payent demain la facture climatique.
Mon interview à France Bleu Saint-Etienne Loire :
Tifany Antkowiak (TA) : « Vous avez relayé hier, sur les réseaux sociaux, les derniers chiffres de la situation épidémique à Saint-Etienne et dans la Loire, en parlant de « tsunami sanitaire », vous essayez de créer un électrochoc ?
RJ : « Je décris la réalité, c’est-à-dire que nous faisons face au début d’une 2e vague épidémique de forte ampleur pour notre territoire et en fait la situation est très préoccupante, puisque nous avons eu des indicateurs qui se sont brutalement dégradés depuis quelques jours, depuis la fin de la semaine dernière et qui classe aujourd’hui l’agglomération de Saint-Etienne au premier rang national.
C’est-à-dire pour le taux d’incidence. 520 pour le taux d’incidence, c’est 480 à Paris et pour le Département de la Loire, nous sommes au second rang national derrière Paris, avec un taux d’incidence qui est près de 400. Vous le disiez tout à l’heure, dans le journal de France Bleu Saint-Etienne Loire, ce taux d’incidence était de 256 jeudi dernier !
TA : Vous avez une explication justement, à cette hausse très rapide finalement de ces indicateurs, Régis Juanico ? On a raté quelque chose avec les mesures prises ces dernières semaines ?
RJ : Alors, on a un taux d’incidence chez les plus de 65 ans, qui est aussi très inquiétant, puisqu’on est à 400. C’est vrai que ça peut être une partie de l’explication de ce qui se passe dans notre territoire. Pourquoi le virus circule plus, de façon plus active dans le territoire stéphanois ou dans notre département de la Loire, ça s’explique aussi par les caractéristiques de notre population : nous avons plus de précarité, plus de pauvreté et aussi une population un peu plus âgée que la moyenne nationale avec des maladies chroniques, des pathologies à risque et quand ces populations se croisent, eh bien nous avons effectivement plus de cas de Covid 19.
TA : Ces indicateurs, vous avez pu en parler, je crois, avec la Préfète de la Loire. Il y a eu des échanges entre elle et les Parlementaires. Vous avez une idée des mesures qu’elle pourrait imposer dans le Département pour tenter d’endiguer cette 2e vague de Covid 19 ?
RJ : Alors, pas encore. Vous savez que nous sommes en V° République, donc nous attendons la parole présidentielle ce soir… Nous n’avons pas été associés en amont à ces décisions. Tout simplement, quand je vois certains commentaires, pour dire que les chiffres, le taux d’incidence, les indicateurs aujourd’hui ne veulent rien dire : il faudrait répéter que ça a des conséquences concrètes !
L’épidémie, elle tue ! C’est-à-dire qu’il y a eu 3 décès supplémentaires, rien que pour la journée d’hier, mardi. Oui, nous en sommes à 43 morts depuis un mois, depuis la reprise de l’épidémie !
Concrètement, ça veut dire quoi ce qui est en train de se passer ? Il y a 250 hospitalisations, aujourd’hui dans les établissements de la Loire, c’est 27 de plus en 24 heures ! 42 lits en réanimation sur un taux d’occupation de 40%, ça veut dire qu’aujourd’hui, tous les lits sont occupés par les malades de la Covid 19, mais les autres malades ne peuvent plus être pris en charge de façon satisfaisante. Il y a des déprogrammations et aujourd’hui, ce nombre de malades en réanimation, il augmente de 5 en 24 heures.
TA : Vous avez peur que nos hôpitaux soient vite débordés, Régis Juanico ?
RJ : Bien évidemment ! La conséquence concrète, c’est l’engorgement aujourd’hui des hôpitaux et on le sait, on a des personnels hospitaliers qui sont fatigués, usés. Certains aujourd’hui envisagent de démissionner. On a voilà, des équipes qui sont à bout et donc je voudrais simplement alerter sur le fait qu’aujourd’hui, 250 hospitalisations, c’est la même situation comparable qu’à la mi-mars ! Mais aussi la mi-mai et qu’entre ces deux dates, il y a eu un doublement avec 500 hospitalisations …
TA : Ça veut dire que les messages ne passent pas Régis Juanico ? Ça veut dire que le message du Gouvernement, peut-être le message des politiques dont vous faites partie, finalement Régis Juanico, les Ligériens, les Stéphanois ne les entendent pas ?
RJ : Il faut aujourd’hui insister, avoir un discours de responsabilité, de discipline : respect des gestes barrière, du port du masque on va être près des vacances scolaires, il faut être très prudent dans les familles, dans les rassemblements notamment dans la vie privée. Il va falloir sans doute limiter ces grands rassemblements-là, limiter au maximum aussi les grands déplacements et le brassage de population…
TA : Vous pensez qu’il faut limiter les déplacements pour les vacances de la Toussaint, Régis Juanico ? C’est une mesure qu’Emmanuel Macron pourrait annoncer ce soir ?
RJ : Ça va être très compliqué, puisque vous voyez bien que d’un territoire à l’autre, les choses sont très différentes. Même si je le souligne, aujourd’hui en Haute-Loire, en Ardèche, dans les départements plus ou moins limitrophes, la situation se dégrade très nettement sur le plan sanitaire.
Mais si nous devons passer aujourd’hui dans la Loire de 250 hospitalisations à 500 comme ça a été le cas dans le pic du début avril, il y a quelques mois, vous voyez bien la situation qui nous attend et donc il faut prendre les mesures nécessaires.
Alors, est-ce que ce sera, comme on dit un couvre-feu, je pense que le terme est un peu excessif ou impropre. Là, il y aura des mesures de restrictions, en terme de vie sociale, visiblement, qui vont être prises et notamment pour limiter les brassages de population en soirée. Et donc, voilà, je ne suis pas pour qu’on aille vers des mesures plus coercitives, de re-confinement.
Parce que sur le plan économique, voilà vous voyez bien que si on met aujourd’hui une mesure de limitation de déplacements à 20 heures par exemple. Les restaurants devront fermer, donc on va impacter de nouveau, un secteur économique qui a déjà beaucoup souffert et pourtant qui a fait beaucoup d’efforts pour s’adapter. Donc, voilà, il faut un contrôle plus important aussi : le port du masque, les gestes barrière, des règles de jauge…
TA : Mais hier, la Police nous disait qu’elle n’était pas en mesure de le faire. On avait un représentant d’un syndicat de Police, hier, de la Loire, qui nous disait « On ne peut pas faire plus pour les contrôles finalement, on n’a pas les moyens ».
RJ : Oui, mais ce n’est pas qu’une question de contrôle de la Police Nationale, il y aussi le contrôle de la foule dans les centres commerciaux, comme Steel, aujourd’hui. On a imposé une jauge de 4m2 par client, donc il faut que des contrôles aient lieu et que cette règle soit appliquée. Ce n’est pas tolérable qu’il y ait une foule trop importante dans les centres commerciaux.
Il y a eu 130.000 visiteurs la première semaine de l’inauguration de Steel par exemple, vous voyez ce que je veux dire ! Donc, il y a un certain nombre de mesures à appliquer et bien entendu, on va attendre de voir ce que dit le Président de la République ce soir, mais il faut s’attendre effectivement à des mesures de restrictions de la vie sociale. »
TA : Et on a bien entendu , en tout cas, votre inquiétude, Régis Juanico, Député Générations de la Loire.
EPIDEMIE Le député de la Loire Régis Juanico a fourni mardi d’inquiétants chiffres sur la situation de l’agglomération stéphanoise concernant la pandémie de Covid-19… Lire la suite
Le député Génération.s de la Loire Régis Juanico estime qu’il faut prendre des mesures de discipline pour éviter l’engorgement des hôpitaux avec la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19… Lire la suite
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
Laisser un commentaire