Je suis intervenu en Commission des Affaires Culturelles et de l’Education, ce mardi 30 juin, pour soutenir la proposition de résolution de ma collègue Marie-Georges Buffet en faveur de la création d’une Commission d’enquête afin de mesurer et prévenir les effets de la pandémie COVID-19 sur les enfants et sur les jeunes.
Le détail de mon intervention :
Monsieur le Président, Madame la Rapporteure, mes chers collègues.
De même que le Groupe Socialiste et Apparentés est favorable à la création d’un fonds d’indemnisation pour les victimes les plus graves de la Covid 19 -j’ai déposé une Proposition de Loi dans ce sens, il y a quelques jours, nous sommes aussi favorables à la création d’une Commission d’enquête que nous propose notre collègue, Marie-George Buffet, afin de mesurer et prévenir les effets de la pandémie COVID-19 sur les enfants et sur les jeunes.
Ces travaux seraient tout à fait complémentaires des groupes de travail de la Commission des Affaires culturelles et de l’Education, qui ont conduit à un certain nombre de travaux, comme nous l’avons fait avec Fabienne Colboc et d’autres collègues sur l’impact de la crise sanitaire, concernant la vie associative, l’Education populaire, mais aussi les départs en vacances et notamment les séjours collectifs de loisirs et les colonies de vacances.
Et il est fort probable, cet été, qu’il y ait encore moins de départs en vacances pour des raisons sanitaires, mais aussi de pour des raisons de coût financier.
Il y a d’ores-et-déjà 3 millions d’enfants qui ne partent pas en vacances, chaque année. La proposition de résolution pour créer la Commission d’enquête évoque les conséquences psychologiques, mais aussi les effets du confinement et de la pandémie sur les enfants, les adolescents et les jeunes adultes : les troubles du sommeil, la perturbation de l’alimentation, les phénomènes de dépression et d’anxiété.
Je voudrais ajouter et c’est évoqué par Marie-George Buffet, les effets de la sédentarité et la surexposition aux écrans pendant cette période, alors on sait que par exemple les Français ont pris en moyenne 3 kilos pour un tiers d’entre eux et pour 20% d’entre eux, 5 kilos de plus, pendant la période de confinement.
On sait aussi que l’OMS recommande pour les enfants une heure d’activité régulière chaque jour. Or, cette sédentarité-là a créé aussi des phénomènes inquiétants pour la santé physique des plus jeunes.
La proposition de résolution créant une commission d’enquête évoque aussi la question de la précarité des étudiants, qui est une réalité bien connue, mais qui risque aujourd’hui de s’aggraver.
Est évoqué la fracture numérique : 10 à 30% des étudiants auraient des difficultés à suivre l’enseignement à distance, mais il y a aussi le phénomène de perte de stages, d’emplois. Les emplois étudiants, en particulier, à cause de la crise sanitaire.
Les questions qui touchent aux contrats d’apprentissage et on le sait, aujourd’hui, il y aura des répercussions de l’insertion professionnelle de toute une classe d’âge, de toute une génération. 700.000 jeunes arrivent chaque année, sur le marché du travail.
Je voudrais aussi, évoquer la question de la rupture de la continuité des cycles d’apprentissage et en profiter pour remercier l’engagement exemplaire de la communauté éducative dans nos établissements scolaires, partout dans nos territoires, que nous avons pu constater.
Je prends un exemple à Saint-Etienne, deux collèges qui sont en Réseau d’Education Prioritaire +, dans un des collèges de ma circonscription, 95% des élèves ont pu être suivis avec des Equipements Numériques de Travail, mais dans un autre, du même périmètre géographique, ce sont plus d’un tiers : 130 élèves sur 350, qui ont dû être suivis par les enseignants et l’équipe éducative, de manière physique ! Donc, on voit bien les inégalités territoriales.
Et puis, je voudrais simplement terminer en évoquant la situation de la jeunesse, en général dans notre pays, puisque les moins de 25 ans, aujourd’hui ont un taux de pauvreté qui est le double de celui de la population.
Un taux de précarité très important et on renonce souvent, aussi aux soins. Et donc, c’est tout un problème de transition vers l’âge adulte qui est bien connu, 5 à 10 ans de galère, de petits boulots, de CDD et de stages qui se succèdent.
Et donc, je pense que la Commission d’enquête pourra se pencher utilement, sur la question de la généralisation de la Garantie Jeunes, mais aussi du RSA aux moins de 25 ans.
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