Nous avons rédigé, avec plusieurs élus et spécialistes, une Tribune collective parue dans Le Parisien-Aujourd’hui en France, pour que la réforme programmée du chômage soit retirée dans le contexte de crise sanitaire majeure que nous traversons.
Ce matin, la Ministre du travail, Muriel Pénicaud, annoncé le report de la mise en place de sa réforme. Nous semblons avoir obtenu satisfaction et nous serons vigilants sur la mise en œuvre de sa décision.
Le texte de la Tribune :
La crise qui s’annonce avec le Covid 19 est inédite par son empleur et sa dimension mondiale, par la rapidité de sa diffusion, par les moyens qu’elle mobilise. Elle le sera sans nul doute par la remise en cause radicale de notre modèle de développement.
Cette crise menace la santé de nos concitoyens, et il faut rendre hommage à la parfaite mobilisation de nos professionnels de santé dans le contexte très difficile de l’hôpital public, elle menace aussi celle de nos économies. La crise, tout l’indique, va ébranler durement nos entreprises, au premier rang dès quelles nos PME, mais aussi fragiliser des millions d’hommes et de femmes dont les emplois sont d’ores et déjà menacés.
Les leçons de l’histoire sont de ce point de vue implacables, dans une crise économique, les premiers à perdre leur emploi sont aussi les derniers à en retrouver. Le devoir d’une nation civilisée est de les protéger au premier chef contre les rudesses de la crise économique car ils n’en sont pas responsables comme ils ne sont pas responsables de la perte de leur emploi ou de la situation sur le marché du travail.
Or, la réforme de l’assurance chômage, décidée par le gouvernement contre l’avis des organisations syndicales, a considérablement durci les droits des chômeurs, durci les conditions d’entrée dans le chômage indemnisé, les conditions pour s’y maintenir et pour s’y créer des droits. Elle les a grandement fragilisés. Dans une situation de crise telle que celle qui menace aujourd’hui, cette réforme, qui n’était déjà pas acceptable, aura des conséquences tragiques pour des dizaines, voire des centaines de milliers de nos concitoyens. Les travailleurs les plus précaires, en intérim ou en contrat cours, en temps partiel subi, souvent des femmes, souvent des jeunes, souvent des séniors, sont en première ligne. Pour ceux-là, ce sera la double peine, ils paieront cher, et la crise et la réforme de l’assurance chômage. Ça n’est pas acceptable !
Cette période comme toute période de crise aiguë appelle la plus grande responsabilité de toutes et tous. Acteurs publics comme privés, élus, responsables et simples citoyens.
C’est dans cet esprit de responsabilite que nous demandons solennellement au gouvernement de ne pas mettre en œuvre la réforme de l’assurance chômage qui doit entrer pleinement en vigueur le 1er avril prochain et de rétablir sans délai les droits à indemnisation dans les conditions négociées par l’ensemble des partenaires sociaux dans la convention signée en avril 2017.
C’est un impératif social et une exigence d’humanité.
Dans une tribune au Parisien-Aujourd’hui en France, le député des Landes Boris Vallaud (PS) et 29 élus, économistes… Lire la suite
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