Le cynisme social de Macron envers les plus faibles ne connaît pas de limites. 1,4 millions de chômeurs seront perdants dans les deux ans.
La « réforme » de l’assurance chômage annoncée par le Gouvernement entre en vigueur le 1er novembre. L’objectif est clair : faire 3,9 milliards d’euros d’économies, sur le dos des demandeurs et demandeuses d’emploi.
Le durcissement des règles d’indemnisation est sans équivoque, et va accentuer la précarité de centaines de milliers de demandeurs et demandeuses d’emploi, au premier rang desquels les jeunes.
Avec l’allongement du temps nécessaire d’activité, à la fois pour l’ouverture des droits aux indemnités chômage mais aussi pour la recharge de ces droits, c’est environ un chômeur sur cinq qui se verra exclu du système d’assurance chômage.
La réforme du calcul des indemnités (désormais sur la moyenne des revenus et non sur les jours travaillés uniquement à compter du 1er avril 2020) va nuire considérablement au niveau d’indemnité chômage des femmes, qui représentent 80% des personnes travaillant à temps partiel. Cette réforme va donc aggraver les inégalités de revenus entre les femmes et les hommes.
La baisse des indemnités ne fera qu’augmenter la pauvreté et la précarité et le nombre de travailleurs et travailleuses pauvres en France dans notre pays. Ces annonces relèvent du grand holdup. Ne construire sa politique d’emploi en ne s’intéressant qu’aux indemnités auxquelles les chômeurs ont droit relève de l’inadmissible.
En effet, il est déjà régulièrement prouvé par des statistiques que réduire le niveau de l’indemnisation diminue la durée passée au chômage. Mais ce qui n’est pas dit dans ces statistiques, c’est que cela fait aussi augmenter le taux de pauvreté, puisqu’en durcissant les règles d’indemnisations on sait aussi que cela augmente le taux de non couverture et de non recours.
Il faut rappeler que les droits au chômage sont un dû, puisque chacune et chacun cotise sur son salaire pendant sa période d’activité. S’attaquer aux droits sociaux des travailleurs et des travailleuses n’a jamais permis de créer de l’emploi dans notre pays.
Petit tour des principales nouveautés, durcissant les règles d’indemnisation.
Jusqu’ici, pour ouvrir ses droits au chômage, il fallait avoir travaillé 4 mois sur les 28 derniers mois. À compter du 1er novembre 2019 il faudra avoir travaillé 6 mois sur les deux dernières années.
Pour pouvoir prétendre à « recharger ses droits », c’est-à-dire à les prolonger en cas d’activité partielle ou courte, il fallait pouvoir justifier de 6 mois d’activité. Avec les mesures annoncées en juin, il faudra avoir travaillé un an pour pouvoir voir son indemnisation prolongée d’autant.
Ces deux mesures réunies sortiraient du système 210 000 nouveaux inscrit.e.s de leurs droits au chômage (un chômeur sur 5 !).
Cette mesure entrerait en vigueur à compter du 1er avril 2020. L’idée est de calculer le montant des droits au chômage en fonction de la moyenne des revenus du travail, ce qui reviendrait à baisser les droits au chômage d’un chômeur sur 5.
Le projet de réforme part du principe que les cadres restent plus longtemps en moyenne au chômage que les autres chercheurs d’emploi parce que le montant de leurs droits est plus élevé. Alors le coup de rabot est général : pour celles et ceux qui auront plus de 4500€ bruts d’indemnisations, une baisse automatique de 30% s’appliquera au bout du 7éme mois (avec plancher minimum à 2.261€)
Cette mesure concerne cette fois les entreprises, et visent à lutter contre celles qui enchaine les emplois en CDD ou en Intérim. Si elles ont plus de salariés qui s’inscrivent au chômage par rapport à leurs effectifs, elles paieront plus de cotisations chômage (passant de 3 à 5%). Mais ce dispositif ne concernera ni le bâtiment, ni la santé, ni l’audiovisuel.
La dernière réforme de l’assurance chômage date de début 2018. Mais cette fois ci, l’objectif de la réforme est clair : faire 3,9 milliards d’économies sur 3 ans. Le patronat ne remet pas en cause toutes les économies prévues dans le cadre de ces mesures. Par contre, il se bat pied à pied contre la mise en place du Bonus-Malus.
Un rapport de l’UNEDIC est très éclairant en la matière et démontrent que près de 40% des chercheurs d’emploi pourraient être concernés par des effets négatifs de la réforme.
En effet, selon ce même rapport, on apprend que près de 710.000 chercheurs d’emplois seront impactés par la réforme dès la 1ère année, soit 27% des ouvertures de droits sur cette période.
Et dans le détail, 200.000 chercheurs d’emplois verront l’ouverture de leurs droits retardé d’un an ou plus, ou n’ouvriront plus de droits. Et 300.000 verront la durée de leurs droits diminuer. Enfin, toujours d’après ce rapport, ce seront les plus jeunes, avec des contrats plus courts et des salaires plus faibles qui seront les premiers impactés.
Ces annonces relèvent du grand holdup. Ne construire sa politique d’emploi en ne s’intéressant qu’aux indemnités auxquelles les chômeurs ont droit relève de l’inadmissible. En effet, il est déjà régulièrement prouvé par des statistiques que réduire le niveau de l’indemnisation diminue la durée passée au chômage.
Mais ce qui n’est pas dit dans ces statistiques, c’est que cela fait aussi augmenter le taux de pauvreté, puisqu’en durcissant les règles d’indemnisations on sait aussi que cela augmente le taux de non couverture et de non recours. S’attaquer aux droits, qui, faut-il le rappeler, sont un dû, puisque les personnes en situation de recherche d’emploi ont cotisé sur leurs salaires précédents pour être protégés en cas de période de chômage, cela ne créé pas d’emploi. C’est s’attaquer encore une fois à un faux problème, et c’est créer de nouveau des travailleurs précaires, qui ne pourront plus s’appuyer sur le système solidaire pour retrouver le chemin de l’emploi.
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