Pour la première fois dans ma vie d’athlète et en tant que président de l’amicale des parlementaires de l’athlétisme, j’ai honte d’assister à ce triste spectacle des championnats du Monde dont l’organisation a été confiée par l’IAAF -la fédération internationale d’athlétisme- au Qatar !
Ce ne sont pas les résultats décevants de l’équipe de France hier à l’image de la contre-performance de Renaud Lavillenie qui ne se qualifie pas -une première dans sa carrière- pour la finale de la perche qui provoque ce malaise.
Mais je suis triste pour Yohann Diniz qui n’a pu défendre à la « loyale » son titre mondial du 50 km marche, forcé à l’abandon pour cause de « surchauffe », au risque de mettre en péril sa santé en raison des fortes chaleurs (31 degrés avec un taux de 75% d’humidité) ceci en pleine nuit, le départ ayant été donné à 23h30).
Les conditions météo pour les athlètes pour les épreuves hors du stade sont irresponsables. 40% d’abandons pour les concurrentes du marathon vendredi, quel pantomine ! Le coureur d’Aruba Jonathan Busby, épuisé et au bord de l’effondrement dans le dernier tour d’une série du 5.000 m, a terminé soutenu par le seul autre concurrent de Guinée Bissau…
Comment peut-on prendre le risque de mettre en jeu l’intégrité physique des athlètes pour des motifs financiers et commerciaux ? La cupidité a pris le dessus sur les valeurs du sport.
Le stade Khalifa est vide, comme ce fut le cas hier juste avant la finale du 100 mètres remportée par un américain, Christian Coleman -non suspendu après trois no shows-, les athlètes ne sont pas dans les meilleures conditions pour une année pré olympique…
Le stade ouvert est… climatisé, un non sens écologique à l’heure de l’agenda 2020 du CIO qui met au coeur de l’organisation des grands événements sportifs la préservation de notre environnement. Sans oublier l’esclavage, les conditions de travail infernales des ouvriers et les morts sur les chantiers titanesques dans la perspective de la coupe du Monde de football 2022… Et la corruption, on en parle ?
L’athlétisme ne sortira pas grandi de la semaine à Doha !
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