En séance de Questions d’Actualité au Gouvernement, ce jour, j’ai interrogé la Ministre des Sports, Roxana MARACINEANU, au sujet du fiasco sportif lors des championnats du monde d’athlétisme qui ont lieu à Doha, au Qatar.
Les passionné(e)s d’athlétisme s’attristent du spectacle offert depuis le début de ces Mondiaux, dont l’organisation a été confiée en 2014, par la fédération internationale, au Qatar. Avec une course de 50 kilomètres de marche sous 32 degrés, 75% d’humidité et cela, en pleine nuit, c’est l’intégrité physique des sportifs qui est mise en jeu.
Ces Mondiaux sont une hérésie sportive mais aussi écologique. Le stade ouvert est climatisé à l’aide 3000 bouches d’aération.
En 2022, le Qatar doit accueillir la Coupe du Monde de Football qui se déroulera, pour la première fois, en hiver. On peut déjà y observer des conditions de travail infernales et les centaines d’ouvriers indiens ou népalais morts sur des chantiers titanesques.
Alors que de fortes suspicions de corruption, de trafic d’influence pèsent sur l’attribution des mondiaux d’athlétisme et de football et ont entrainé l’ouverture d’enquêtes du Parquet National Financier, j’ai demandé comment des instances sportives internationales avaient pu prendre la décision irresponsable de confier l’organisation de ces deux grands événements internationaux au Qatar.
La Ministre des Sports s’est prononcée pour partager le constat du réchauffement climatique, sans prononcer un seul mot sur le mépris du respect élémentaire des droits de l’Homme, des règles éthiques, sociales et environnementales.
Il est pourtant nécessaire de respecter l’agenda 2020 du Comité International Olympique qui met au cœur de l’organisation des grands événements sportifs la préservation de notre environnement et un cahier des charges scrupuleusement respecté, par exemple, par le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Voici le détail de mon intervention :
« On nous prend pour des cons ».
Cette phrase, Yohann Diniz l’a prononcée juste avant l’épreuve des 50 kilomètres marche lors des Mondiaux d’athlétisme qui se déroulent cette semaine à Doha.
Ce grand champion français a été contraint d’abandonner, tout comme 40% des concurrentes du marathon, pour cause de « surchauffe », au risque de mettre en péril sa santé en raison d’une chaleur suffocante digne d’un sauna : 32 degrés avec un taux de 75% d’humidité, en pleine nuit.
Comme tous les passionné(e)s d’athlétisme, je suis triste du spectacle offert depuis le début de ces Mondiaux dont l’organisation a été confiée en 2014 par la fédération internationale au Qatar !
Comment peut-on prendre le risque de mettre en jeu, à l’occasion de grands championnats, l’intégrité physique des athlètes pour des motifs financiers et commerciaux ? La cupidité a pris le dessus sur les valeurs du sport.
50 000 billets seulement ont été vendus, soit 10% de la capacité du Khalifa Stadium la plupart du temps vide, comme ce fut le cas avant les finales du 100 mètres dans une ambiance glaciale et artificielle. De l’avis de nombreux témoins sur place, l’organisation est catastrophique.
Ces Mondiaux sont une hérésie sportive mais aussi écologique. Le stade ouvert est… climatisé à l’aide 3000 bouches d’aération, en contradiction totale avec l’agenda 2020 du Comité International Olympique qui met au cœur de l’organisation des grands événements sportifs la préservation de notre environnement et un cahier des charges scrupuleusement respecté, par exemple, par le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Je veux aussi dénoncer l’esclavage, les conditions de travail infernales et les centaines d’ouvriers indiens ou népalais déjà morts sur les chantiers titanesques dans la perspective de la coupe du Monde de football 2022, qui se tiendra pour la première fois en hiver, dans huit enceintes climatisées …
Alors que de fortes suspicions de corruption, de trafic d’influence pèsent sur l’attribution des mondiaux d’athlétisme et de football et ont entrainé l’ouverture d’enquêtes du Parquet National Financier, ma question est simple : comment des instances sportives internationales ont-elles pu prendre la décision irresponsable de confier l’organisation de ces deux grands événements internationaux au Qatar au mépris du respect élémentaire des droits de l’Homme, des règles éthiques, sociales et environnementales ?
À l’avenir, comment les gouvernements peuvent-ils éviter que de tels scandales se reproduisent ?
La réponse de la Ministre :
Chaleur suffocante à Doha, humidité éprouvante à Tokyo. Les sportifs de haut niveau sont décidément mis à rude épreuve cette année… Lire la suite
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
Laisser un commentaire