Semaine du 23 au 29 mai

Alors qu’un bras de fer s’engage entre la France et le Brésil, l’enjeu est bien à présent la non ratification de l’accord commercial signé le 28 juin, entre la Commission européenne a conclu et le Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay).
Ce sont des centaines de milliers de tonnes de viande bovine, de volailles et même de sucre qui pourront être importées chaque année, avec le risque évident de saper des secteurs déjà très fragiles, pour des agriculteurs qui peinent à dégager un revenu.
A terme c’est 100 000 tonnes de viande bovine, 100 000 tonnes de viande de poulet et 180 000 tonnes de sucre qui seront importées. Les concessions totales, sucre et éthanol, représentent 1,5 Mt d’équivalent sucre, soit la production de 7 usines en Europe.
L’effet pervers de cet accord, c’est qu’il met en concurrence des modèles agricoles et alimentaires très différents, alors que les règles sanitaires, environnementales, sociales, ne sont pas les mêmes ici et de l’autre côté de l’Atlantique.
Notre modèle d’élevage repose sur la traçabilité des animaux, des normes agro-environnementales, sanitaires et de bien-être animal élevées, une diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires et des antibiotiques, des élevages durables et familiaux avec des fermes à taille humaine qui se nourrissent de leurs productions, des animaux qui sont en prairie une partie de l’année.
En face, c’est le recours massif aux OGM, la déforestation pour cultiver du soja OGM des fermes de milliers de bovins qui sont dans des parcs et non dans des prairies, des normes largement inférieures aux nôtres (bien-être, utilisation de produits interdits chez nous, etc). Faire traverser 9000 km à des aliments que nous produisons chez nous, à l’heure du réchauffement climatique est une ineptie.
Cet accord est à contre-courant des défis planétaires qui sont devant nous, quand il soutient la déforestation massive ou l’utilisation irraisonnée de pesticides au Brésil.
Selon un rapport de WWF, les surfaces de production de soja sont passées de 1,7 millions à 21,7 millions d’hectares en près de 40 ans au Brésil. La France est ainsi le troisième importateur mondial de soja brésilien.
La France doit cesser l’importation de produits agricoles issus de la déforestation.
Au Brésil, depuis l’élection de Jair Bolsonaro, la déforestation a augmenté de 88% et les feux de forêt de 83%. Effet de sécheresses et d’un grave laxisme dans la lutte contre les incendies, dans le but d’exploiter des terres.
Le fascisme a tué et tue encore. Le climato-scepticisme ravage les écosystèmes. Ce qui se passe au Brésil, c’est la combinaison des deux : un carbofascisme. Un crime contre le monde du vivant, un écocide.
En ratifiant ce traité Mercosur qui vise à ouvrir grand les portes des importations agricoles, non seulement nous fragiliserons encore un peu plus nos paysan-ne-s qui devront faire face à une concurrence complètement déloyale, mais nous serons également complices de cette destruction massive de l’écosystème amazonien qui abritent des peuples et une biodiversité incroyable.
La pétition à signer : https://www.foodwatch.org/…/petition-ni-tafta-ni-ceta-ni-m…/
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