Avec Gaël Perdriau, Maire de Saint-Etienne, nous n’avons pas la même conception de la mise en place d’une politique migratoire digne.
Dans un courrier adressé aux élus, le maire de Saint-Etienne semblait « préoccupé » par l’incapacité de l’Etat à faire appliquer ses décisions en matière de politique migratoire, notamment concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF). Il faisant référence à la récente occupation des locaux de la Bourse du Travail par des personnes migrantes qui y avaient trouvé refuge.
Il s’agit pourtant d’un groupe de plusieurs dizaines de personnes, dont des enfants, des adolescents et une femme enceinte, qui se retrouvent dans une situation de grande détresse. Leurs statuts juridiques sont divers et il ne s’agit pas ici de rentrer dans des débats de procédure et d’ordre juridique, même si, contrairement à ce qui a pu être dit et écrit, une grande majorité des personnes concernées ne sont pas en situation irrégulière.
Il n’est pas humainement et moralement acceptable de laisser des enfants, jeunes hommes et jeunes filles livrés à leur sort dans de telles conditions. Personne ne doit dormir à la rue à Saint-Etienne, ni nulle part ailleurs.
Le Maire de Saint-Etienne semble pourtant attaché à ce que l’Etat fasse respecter le droit. Mais dans cette situation, nous ne mettons pas de toute évidence la même chose derrière cette assertion. Il revient en effet au Gouvernement de respecter le règlement européen n°604/2013 du 26 juin 2013, dit « Dublin III » et de prévoir un nombre de places d’accueil suffisant. Il n’en reste pas moins que la remontée à l’échelle régionale de l’instruction des demandes des « dublinés » pose aujourd’hui d’importantes difficultés, aucune infrastructure n’étant en capacité de les accueillir.
Si la responsabilité de l’Etat est réelle dans la situation que nous connaissons à Saint-Etienne, elle ne saurait exempter tout un chacun, y compris les élus locaux, de sa responsabilité au titre du « principe de fraternité » voire du « devoir d’humanité ». A cet égard, je ne peux que saluer la décision de Madame Ramona Gonzalez-Grail, Maire de La Talaudière, qui a ouvert les portes d’un bâtiment municipal. C’est une décision courageuse qui l’honore.
Saint-Etienne Métropole et ses 53 communes se grandiraient sans doute en réunissant l’ensemble de ses Maires pour réfléchir ensemble à des solutions concertées pouvant aboutir à une répartition harmonieuse de ces familles, enfant, femmes et hommes vivant aujourd’hui dans le plus grand dénuement, dans une situation d’extrême précarité sociale, matérielle et sanitaire.
Le courrier de Gaël Perdriau by on Scribd
Ma réponse à Gaël Perdriau by on Scribd
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