Le Premier Ministre Edouard Philippe a présenté dans son discours de politique générale la feuille de route du gouvernement pour les cinq ans à venir.
Un certain nombre d’annonces confirmées devant la Représentation Nationale vont dans le bon sens et je les approuve : la revalorisation de l’Allocation Adulte Handicapé, du minimum vieillesse et de la prime d’activité dès 2018, l’amélioration du congé maternité et des solutions de garde d’enfants, la poursuite des efforts de scolarisation pour les élèves en situation de handicap, un plan d’investissement dans les secteurs d’avenir de 50 Mds€, l’accès au Très Haut Débit sur l’ensemble du territoire d’ici 2022, le renforcement des moyens pour la Justice, la Défense Nationale et la lutte contre le terrorisme, et enfin, la suppression du RSI.
Si ces orientations se concrétisent, je les voterai sans réserve.
Je veux souligner trois contradictions entre la parole du Président de la République à Versailles et les annonces de cet après-midi.
Le chef de l’Etat a justement pointé du doigt hier l’inflation législative et le nombre excessif de lois votées ou de normes en vigueur : Edouard Philippe a énuméré de très nombreux textes de Loi d’origine gouvernementale -qui représentent déjà 80% de la production législative- à venir qui seront inscrits à l’ordre du jour du Parlement…
Emmanuel Macron a évoqué hier la nécessaire revalorisation du travail parlementaire, mais un des premiers textes qui entrera en vigueur en septembre “efface” le Parlement sous la forme d’une ordonnance écrite par le gouvernement en plein mois d’août sur un sujet majeur qui touche à la vie quotidienne de millions de salariés.
Le Président de la République a également souhaité mettre l’accent sur une évaluation systématique de l’efficacité des lois votées. Or, une des premières décisions du Ministre de l’Education Nationale est de vider de son sens la réforme des rythmes éducatifs, de façon précipitée à quelques semaines de la rentrée scolaire, trois ans à peine après sa mise en œuvre, sans évaluation préalable des résultats sur le terrain.
Par ailleurs, le flou demeure sur des questions majeures touchant à la transition écologique, comme l’interdiction des pesticides et des perturbateurs endocriniens, mais aussi sur l’avenir des différents échelons territoriaux de proximité et de solidarité, les contours d’un Service National obligatoire pour les jeunes auquel je suis farouchement opposé, ou la baisse de la taxe d’habitation qui semble reportée aux “Calendes Grecques”.
J’ai trois désaccords majeurs avec la feuille de route gouvernementale :
C’est pourquoi j’ai logiquement décidé, sans me situer dans une opposition systématique, de ne pas accorder ma confiance au gouvernement d’Edouard Philippe.
Régis JUANICO
Député de la Loire
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