Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens,
J’ai échoué à déjouer le désastre qui s’annonçait depuis plusieurs mois et, peut-être, plusieurs années. J’en assume pleinement la responsabilité, sans me défausser sur les circonstances du quinquennat ni les trahisons : c’est la seule attitude que me dicte mon éthique politique.
Cet échec est une profonde meurtrissure, je mesure la sanction historique, légitime, que vous avez exprimée envers le Parti Socialiste. L’élimination de la Gauche par l’extrême-droite, pour la seconde fois en 15 ans, n’est pas seulement une lourde défaite électorale, elle signe pour notre pays aussi une défaite morale, en particulier pour la Gauche.
La Gauche, toute la Gauche, doit entendre dès ce soir votre message : assez ! Assez de cette folie autodestructrice qui nous a fait oublier ceux qui ont lutté pour la Gauche dans l’Histoire, mais aussi et surtout ceux pour qui la Gauche doit lutter au quotidien !
Je suis fier d’avoir mené une campagne fondatrice, qui a redonné sa place à la magnifique jeunesse qui s’en est emparée, aux intellectuels et aux idées nouvelles, aux citoyens aussi. Une campagne démocratique, sociale, écologique, européenne, dont les ruptures, les innovations, décriées comme l’est parfois ce qui est inconnu, sont autant de graines semées pour l’avenir.
La Gauche n’est pas morte, je sais que vous n’attendez pas une “recomposition” d’appareils, les arrangements d’un vieux monde politicien épuisé par une Vème République elle-même à bout de souffle… Vous me l’avez dit : vous attendez une renaissance, ce soir elle est douloureuse, demain elle sera féconde. Je ne vous la promets pas, je vous la demande, la Gauche du XXIème siècle ne peut naître que de votre volonté et de vos espoirs, pas seulement de votre colère.
Mais avant cela, il nous faut être à la hauteur du moment, j’appelle donc à battre le plus fortement et le plus puissamment possible le Front National en votant pour Emmanuel Macron. Même si ce dernier n’appartient pas à la Gauche, et n’a pas vocation à la représenter demain, je fais une distinction totale, lucide, entre un adversaire politique et une ennemie de la République.
L’heure est grave. Le combat continue, dès le 2nd tour, dès les législatives qui suivront la présidentielle.
Ce soir je ne pense qu’à celles et ceux qui nous attendent. Je ne les abandonnerai jamais. Je ne déserterai jamais. Pas seulement parce que c’est le devoir de la Gauche, mais parce que c’est le combat de ma vie. Parce que je sais d’où je viens, parce que je sais pour qui je me bats, je ne renoncerai jamais à parler à l’intelligence du grand peuple que vous êtes.
Aujourd’hui donc vive la République et que demain vive la Gauche !
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