Les résultats du 1er tour sont évidemment une déception et une profonde meurtrissure pour tous ceux qui, militants, sympathisants, élus, ont défendu loyalement et sincèrement la candidature de Benoit Hamon dans un contexte confus et difficile pour la gauche, après cinq années de gouvernement ayant suscité de fortes déceptions pour un grand nombre d’électeurs de François Hollande en 2012. Il s’en est donc suivi une défaite historique pour le Parti Socialiste.
Après des Primaires réussies avec près de deux millions de votants et un succès net face à Manuel Valls, la campagne présidentielle aura été particulièrement compliquée pour notre candidat, avec peu de temps pour populariser ses idées nouvelles auprès des Français et des défections dans son propre camp qui ont profondément déboussolé et désorienté nos électeurs. Pollué par l’argent et les affaires, le débat public sur les orientations politiques des candidats a longtemps été confisqué.
La déception légitime vis-à-vis du bilan de la gauche pendant cinq ans a permis au candidat Jean-Luc Mélenchon de capter une dynamique politique. Beaucoup d’électeurs de gauche indécis ou hésitants ont choisi un vote stratégique ou utile, et n’ont pas voté pour un projet tourné vers l’avenir des jeunes générations et un futur désirable. Ce vote « pseudo » utile se révèle en définitive complètement inutile, la gauche étant absente du second tour de l’élection présidentielle, éliminée comme en 2002 par l’extrême-droite. Nous devons une bonne fois pour toute tirer les enseignements de la folie autodestructrice de la division de la gauche.
Toutefois, les idées portées par Benoit Hamon ont pu s’installer pendant cette campagne fondatrice lors de laquelle des graines ont été semées pour l’avenir. Benoit Hamon a replacé les questions sociales, écologiques et européennes au cœur du débat public, qui demain seront fécondes. Elles seront désormais incontournables dans la reconstruction d’une « gauche du 21ème siècle » : revenu universel, transition écologique, Traité de démocratisation de la zone Euro, propositions fortes de moralisation de la vie publique, etc.
Dans la Loire, Marine le Pen devance Emmanuel Macron, confirmant une fois encore l’ancrage profond du vote d’extrême droite dans notre territoire.
Pour le second tour, il s’agit d’être à la hauteur des enjeux de ce jour triste : j’appelle donc à battre le plus largement possible le Front National et Marine Le Pen en votant pour Emmanuel Macron. Même s’il n’appartient pas à la gauche et n’a pas vocation à la représenter demain, je fais partie de ceux qui sauront toujours faire le distinguo entre mes adversaires politiques et les ennemis de la République.
Régis Juanico
Député de la Loire
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Quelle différence avec la réaction de M. Gagnaire, si fier de lui de la politique menée depuis 2012 ! nous en constatons aujourd’hui les résultats désolants.
Même si je n’ai pas vu l’intérêt du revenu universel (sauf pour le MEDEF qui lui-même ne semble pas l’avoir vu, car c’est un très puissant limiteur de la hausse des salaires) car pour moi, c’est le patron qui paye les salaires, pas la collectivité, j’ai trouvé la plupart de vos propositions intéressantes.
Je me permet d’insister pour que votre parti n’abandonne pas ses électeurs comme le sieur Jospin l’a fait en 2002: je demeure persuadé que s’il s’était investi à ce moment-là au lieu d’abandonner la politique (même s’il est revenu depuis), une majorité de gauche était alors possible à l’assemblée !