Dimanche 8 mai, à l’occasion des cérémonies du 71ème anniversaire commémorant la capitulation de l’Allemagne nazie le 8 mai 1945, le résistant Jean SEGURA a été élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur, dans la salle du Conseil municipal de Saint-Priest-en-Jarez.
Né le 16 septembre 1924 à Saint-Etienne, de parents immigrés espagnols originaires d’Andalousie, Jean est le 3ème d’une fratrie de six enfants.
Travaillant dès l’âge de 14 ans, après la fin de sa scolarité obligatoire, à la papèterie du Val Furet à Saint-Etienne, qui avait auparavant employé son père décédé d’un infarctus, il y rencontre René Pouzache, qui l’incite, alors que la France est occupée, à rejoindre un mouvement de Résistance.
C’est en collant et distribuant des tracts entre Bellevue et Le Royal qu’il se fait arrêter, en lieu et place de l’actuel square Jean Moulin.
Il est alors condamné, plus lourdement que les autres, du fait de ses origines espagnoles, car à l’époque où la guerre civile fait rage en Espagne, les Républicains espagnols qui fuient Franco pour venir en France sont assimilés arbitrairement à des communistes.
Il écope d’une peine de 2 ans partagés entre la prison et différents camps de concentration. Il n’a alors que 17 ans.
A la libération de Limoges, il entre dans l’armée française jusqu’à la fin de la guerre, puis est démobilisé à tout juste 21 ans.
Ayant échappé à une fièvre typhoïde contractée dans un camp de concentration, une tuberculose le frappe à nouveau. Il part alors en sanatorium à Hauteville-Lompnes, dans l’Ain.
Il exercera par la suite la profession de journaliste à Saint-Etienne, au journal « le Patriote ». C’est là qu’il recrutera celle qui devint son épouse, Solange, décédée depuis une dizaine d’années.
A la fermeture du journal, il devient responsable du syndicat des locataires à la Bourse du Travail, où il exerce en qualité de juriste.
Il se lance ensuite dans la profession d’agent immobilier, après avoir passé une capacité en droit, en ouvrant une agence place Albert Thomas.
Toute sa vie, Jean a été un autodidacte. Dès lors que ses finances le lui ont permis, il a fait construire sa maison à Saint-Priest en Jarez, qu’il habite depuis près d’un demi-siècle.
Déjà récipiendaire de la médaille de la Ville de Saint-Priest en Jarez le 8 mai 2012, Jean SEGURA, désormais chevalier de la Légion d’Honneur tout comme son frère, a reçu une juste reconnaissance de la notre République.
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