Avec mes collègues Valérie Fourneyron, Brigitte Bourguignon et Pascal Deguilhem, nous avons pu saluer ce vendredi 27 novembre, l’adoption définitive par les députés de l’amendement sur la prescription médicale du sport que nous avions déposé à l’occasion de l’examen en dernière lecture du projet de loi relatif à la modernisation du système de santé.
Grâce à cette mesure (dite « Sport sur Ordonnance », article 35bis A du projet de loi), adoptée à une très large majorité, les médecins traitants pourront désormais prescrire des activités physiques adaptées aux patients atteints d’Affections de Longue Durée (ALD). En France, plus de 9 millions de personnes souffrent d’une des trente ALD reconnues (diabète, maladies coronariennes ou neurologiques, cancers, etc.).
L’activité physique, lorsqu’elle est adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient, constitue une thérapeutique non médicamenteuse reconnue et validée scientifiquement, en complément des traitements traditionnels. Une pratique physique régulière et encadrée permet ainsi de réduire la mortalité de 30 à 40% pour les femmes atteintes d’un cancer du sein et améliore la tolérance aux radio et chimiothérapies. Un bénéfice analogue de -40% à 60% de mortalité est observé pour les patients masculins atteints par un cancer du côlon ou de la prostate. L’impact d’une pratique sportive personnalisée a également été démontré par de nombreux travaux pour les patients souffrant d’un diabète, de maladies chroniques ou victimes d’un accident cardiovasculaire.
Face à cette réalité, le système de santé français se devait d’innover en intégrant, dans le parcours de soins des patients, des pratiques thérapeutiques non uniquement médicamenteuses. C’est désormais chose faite avec l’adoption définitive de l’amendement « Sport sur Ordonnance », qui consacre l’usage thérapeutique du sport.
Cette assise législative permettra d’encourager la dynamique née des expérimentations des territoires et de pérenniser les bonnes pratiques en favorisant leur essor et leur généralisation, tout en assurant la coordination des acteurs et en facilitant l’institutionnalisation auprès du corps médical et de l’opinion publique.
96% des Français se prononcent déjà en faveur du « Sport sur ordonnance ». 82% des médecins considèrent eux que la prescription du sport par le médecin traitant, telle que proposée dans la loi, est une bonne idée. 72% de ceux qui ne prescrivent pas d’activités physiques adaptées actuellement disent qu’ils le feront demain grâce au changement de cadre légal.
Alors que cette mesure aura un impact important pour la qualité et l’espérance de vie des personnes malades, elle consolidera également une démarche de réduction des coûts de traitement pour l’assurance maladie, en minorant les prises médicamenteuses et les jours d’arrêt de travail.
L’inscription des mots « activités physiques adaptées » dans la loi relative à la santé permet à la France d’aller au-delà de la pétition de principes et de doter la France d’une véritable politique publique innovante face au fléau sanitaire de la sédentarité, première cause de mortalité évitable selon l’Organisation Mondiale de la Santé.
Nous remercions les parlementaires qui se sont prononcés en faveur de cette mesure, le gouvernement qui l’a soutenue, ainsi que tous les acteurs du sport santé qui se sont fortement mobilisés au cours des derniers mois. Nous appelons désormais de nos vœux une rédaction rapide des décrets d’application, avec un travail préalable de concertation avec l’ensemble des acteurs pour déterminer quelles seront les conditions requises pour pouvoir dispenser des activités physiques adaptées.
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