Alors que nous apprenons la mort d’un franco-tunisien, professeur d’informatique à l’Université de Compiègne, nous suivons avec une grande émotion les graves événements, qui se sont déroulés ces derniers jours en Tunisie, et qui témoignent du désespoir de nombreuses catégories de la population, notamment de la jeunesse. La brutalité avec laquelle le pouvoir a répondu aux revendications sociales et politiques des citoyens aurait fait plusieurs dizaines de morts.
Nous condamnons avec force la répression armée contre les manifestants et tenons à assurer les familles et les proches des victimes de sa sympathie et de ses condoléances. Nous affirmons notre profonde solidarité avec les partis, organisations et mouvements démocratiques, qui luttent pour plus de justice sociale, plus de liberté, et avant tout pour plus de considération de la part d’un pouvoir qui reste sourd à leurs revendications. Nous demandons la libération immédiate des manifestants et opposants arrêtés.
Il ne peut exister de solution durable aux difficultés auxquelles est confronté aujourd’hui le peuple tunisien, sans la garantie effective de l’Etat de droit et des libertés politiques, sans une véritable ouverture du champ politique, sans davantage de justice sociale et un meilleur partage des richesses. Dans un contexte régional difficile, le choix de maintenir une politique de fermeture et de répression d’une part, et l’enrichissement illicite de quelques familles proches du pouvoir, d’autre part, ne peut à la longue bénéficier qu’aux extrémismes et mettre en danger l’avenir du pays.
Il est temps pour l’Union européenne de proposer, sur les décombres de l’initiative euro-méditerranéenne brouillonne de Nicolas Sarkozy, un véritable projet de co-développement des pays riverains de la Méditerranée, intensifiant le dialogue politique et les relations économiques et faisant avancer les questions des droits de l’homme et les libertés fondamentales. C’est la raison pour laquelle le Parti socialiste demande à l’Union européenne d’exiger, dans toute négociation avec la Tunisie, que ce pays applique la clause de leur accord d’association relative au respect de la démocratie et des droits de l’homme.
Attentifs aux mouvements qui animent le peuple tunisien, les socialistes regrettent le silence pesant des autorités françaises et sont déterminés à engager avec toutes les forces qui partagent leurs valeurs de liberté et de justice, une nouvelle coopération pour préparer l’avenir de la région.
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