Sur Le Post, trois députés qui ont posé des questions à Raymond Domenech ce mercredi matin racontent les coulisses de l’audition.
Le futur ex-coach des Bleus et le président démissionnaire de la Fédération française de football étaient auditionnés ce matin à l’Assemblée nationale. Le but: qu’ils donnent des explications suite au fiasco des Bleus au Mondial…
Entrés et sorties par des portes dérobés, ils ont répondu aux questions des députés de la commission des affaires culturelles et de l’éducation.
Au cours de l’audition, le député (UMP) Lionel Tardy a tweeté des extraits des questions et des réponses des protagonistes… avant de se voir empêcher de révéler le contenu de cette audience à huis clos. “Ca intéresse tous les Francais, il n’y avait aucun secret, aucune confidence. Avec cette audience à huis-clos, l’équipe de France ne redore pas son image” a indiqué au Post le député.
Qui était là?
En plus des deux protagonistes, les députés membres de la commission étaient présents. Aux côtés de Raymond Domenech et de Jean-Pierre Escalettes, était assise la présidente de la commission, Michèle Tabarot.
D’autres députés étaient également présents, la réunion étant à huis clos, mais ouverte aux autres parlementaires. Jean-François Copé y a ainsi également assisté.
De nombreux journalistes français, mais également des télévisions russes et britanniques ont participé à la cohue, a constaté un journaliste de BFM sur place posté à l’entrée de la salle d’audience. “L’audition n’avait de huis-clos que le nom. Il y avait une meute de journalistes, c’était un peu problématique” a indiqué au Post Régis Juanico, député (PS) de la Loire.
Y a-t-il eu des révélations?
Sur les injures d’Anelka
“Domenech a dit qu’il avait effectivement été injurieux, sans dire les mots exacts”, indique Patrick Bloche, député de Paris. “Il a dit que les termes étaient plus durs que ce qui était écrit dans L’Equipe. Il a concédé que les joueurs étaient à côté de la plaque de vouloir chercher le traitre”, précise Régis Juanico, député de la Loire.
Sur l’altercation avec le coach sud-africain
“J’étais à 10.000 kilomètres, je ne me rendais pas compte de ce que je faisais. Ca m’était impossible de serrer la main de quelqu’un qui a insulté l’équipe de France.” a justifié le coach des Bleus, explique Régis Juanico au Post.
Globalement, l’entrevue a été jugée plutôt décevante par les députés: “On n’a rien appris de nouveau. C’était un peu prévisible”, indique Patrick Bloche.
Qu’a dit Raymond Domenech?
Beaucoup de questions portaient sur la recherche des causes, et au final, je n’ai pas compris comment on en est arrivé là. A un moment, Raymond Domenech a quasiment dit que c’était le journal L’Equipe qui était responsable de l’échec! C’est quand même faire porter une responsabilité trop forte à un journal…”
Sur la gestion du groupe
“Il a évoqué sa fragilisation du fait de la fin de son contrat”, indique Patrick Bloche, député (PS) membre de la commission. “Sur son manque d’autorité, son incapacité à gérer le groupe, et pourquoi il se sont retrouvés face à un mur, Raymond Domenech a réaffirmé qu’il avait une autorité intacte.”
Sur les responsabilités
“Domenech a été égal à lui-même, relativement médiocre. Il n’a reconnu qu’une chose, c’est qu’il n’avait jamais réussi à faire le lien entre les individualités de son équipe. C’est, pour moi, un aveu d’échec et la reconnaissance de sa responsabilité”, indique Régis Juanico au Post.
“Il a même regretté de ne pas avoir utilisé la force pour les faire descendre du bus” au moment de la grève des joueurs poursuit le député.
Sur la rémunération
“Il y a une tension quand la rémunération des joueurs et du sélectionneur a été évoquée”, indique Patrick Bloche. Domenech s’est défendu: “on fait un métier de fou, il y a une pression énorme, qui dure depuis longtemps” a justifié le sélectionneur. “Un député lui a fait remarquer qu’à ce prix-là, on peut avoir un métier de fou”.
Qu’a dit Jean-Pierre Escalettes?
“Escalettes a été très bon” estime Régis Juanico. “Il a assumé ses responsabilités, il a expliqué qu’il avait fait le choix de Domenech. Il assume le fait que les réussites de la FFF, c’était également l’Euro 2016 et les finances relevées. Dans les succès comme dans les échecs, c’était des responsabilités partagées. C’était une défense sincère.”
“Il a bien mis en garde les pouvois publics pour qu’ils ne cassent pas le mode de gouvernance de la FFF, tout en la faisant évoluer, en gardant bénévoles et amateurs à la base.”
C’est tout ce qui a été abordé?
Des questions secondaires ont été évoquées: “A la fin on est allé sur des terrains secondaires, sur les jeunes joueurs arrachés de leur contexte familiale, manquant d’éducation, ne chantant pas la Marseillaise…” raconte Patrick Bloche.
Sur l’ingérence du gouvernement
“J’ai pointé la responsabilité d’un président qui s’occupe de tout, du parlement, de la justice, du foot. Jean-Pierre Escalettes a opiné”, décrit le député de Paris.
Et maintenant?
“J’ai entendu qu’il y allait y avoir d’autres auditions. Patrice Evra peut-être? Je ne sais pas, mais il y a des limites… On ne doit pas être dans l’ingérence. Il faut prendre de la hauteur par rapport à l’événement” estime Régis Juanico.
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