Semaine du 23 au 29 mai

La loi sur le service civique a été promulguée le 10 mars 2010 et s’applique aujourd’hui. C’est une loi qui fait quasiment l’unanimité et que nous avons voté après avoir contribué à l’élaborer.
Elle a permis la création de l’Agence nationale du Service Civique en mai 2010, agence qui est aujourd’hui présidée par Martin Hirsch, ancien haut-commissaire à la jeunesse.
Le service civique est une mission d’intérêt général de 6 à 12 mois confiée à un jeune de 16 à 25ans. Les missions sont multiples et couvrent de nombreux domaines comme la culture et les loisirs, le développement international, l’environnement, la solidarité internationale…
Cette loi est fondamentale car face à une montée de l’individualisme, du chacun pour soi, accentués par la crise économique et sociale, il y a un véritable besoin de recréer des lieux collectifs, de la cohésion sociale, des liens entre les générations dans notre société.
Le service civique remplace le volontariat du service civil (loi de 2006) qui n’a pas eu le succès escompté. Alors que le service civil n’avait permis l’encadrement que d’environ 4 000 volontaires par an (60 dans la Loire), l’objectif du service civique est de monter en puissance. En 2010, 10 000 volontaires seront encadrés (100 dans la Loire, 1000 dans la région Rhône-Alpes). L’objectif fixé par le dispositif est d’atteindre 75000 jeunes en 2014 soit 10% d’une classe d’âge.
Régis Juanico insiste sur l’importance de faire circuler l’information afin de mobiliser à la fois les jeunes, les élus des collectivités locales, les associations et les services déconcentrés de l’Etat. Il s’agit également pour les élus de veiller à ce que le gouvernement mette à disposition les crédits nécessaires (40 millions cette année et jusqu’à 530 millions d’euros en 2014).
Un volontaire touchera ainsi une indemnité de 440 euros par mois (prise en charge par l’Etat) à laquelle on pourrait rajouter 100 euros (sous conditions de ressources) et également une autre participation de 100 euros (prise en charge par la structure d’accueil en espèce ou en nature: repas, frais de déplacements…). Le volontaire bénéficie également d’une protection sociale et retraite la plus complète possible.
Pour Régis Juanico, cette disposition ne marchera que si un brassage social et géographique est favorisé. Il compte donc sur les associations et notamment Unis Cité, la Ligue de l’enseignement, l’AFEV qui ont déjà une expérience pour ancrer durablement ce dispositif.
En quoi ce dispositif diffère de celui du service civil?
Il s’agissait de remplacer un dispositif qui n’avait pas marché faute de communication et de financement. Le service civique sera plus ouvert aux différents publics, mieux financé et encadré par l’Agence du Service Civique. De plus, de façon à promouvoir ce dispositif dans le tissu associatif, des partenariats avec des associations comme Unis Cité ont été signés. Les Directions Départementales de la Cohésion Sociale ont également été associées au projet.
Le rôle d’Unis Cité est alors de promouvoir le dispositif, de mobiliser des volontaires et d’assurer un rôle d’intermédiaire entre les jeunes et les associations qui les accueillent. Le travail en équipe est favorisé par Unis Cité. Les jeunes sont en effet recrutés selon deux critères principaux : leurs motivations et leur volonté de travailler en équipe.
Régis Juanico insiste sur le volet accompagnement et formation qui est pour lui très important. Il permet d’obtenir des Validations des Acquis de l’Expérience. Pierre Jean Marques ajoute que les volontaires sont très autonomes pendant leur service civique, ce qui leur a permet de mieux appréhender l’après volontariat.
Myriam Mehadbi explique qu’après leur service civique environ 60% des jeunes (promotion 2008-2009) sont repartis vers une formation, 20 % vers un emploi durable et 10% vers un emploi en CDI ou en intérim. Elle rajoute qu’Unis Cité n’a toutefois pas vocation à devenir une association d’insertion. Il s’agit d’impliquer les jeunes dans le tissu associatif qui souffre de manque de renouvellement.
Il faut également préciser que le service civique ne saurait être un emploi caché ni du bénévolat. Il s’agit de récréer du lien social.
Pierre Jean Marques explique que ce dispositif aura besoin de l’implication des associations. En effet, plus il y aura de volontaires, plus il faudra d’associations et de projets. Il faut donc que les associations se saisissent de ces opportunités. Unis Cité s’engage d’ailleurs à former les jeunes et à les encadrer. Les volontaires ne viennent pas concurrencer les salariés ou les bénévoles de l’association, ils viennent en complément.
Concrètement, comment un jeune peut-il devenir volontaire?
Pour devenir volontaire, un jeune peut consulter le site internet de l’Agence du Service Civique sur lequel sont répertoriés les projets : www.service-civique.gouv.fr. Il peut également s’adresser à Unis Cité ou à l’antenne de la DDCS Loire.
Régis Juanico explique qu’il faut non seulement du financement de l’Etat mais également des associations ayant les moyens humains et financiers pour les accueillir. Il précise que c’est une grande chance pour le milieu associatif. Il y a ici une possibilité d’associer les différentes générations autour d’un projet commun.
Ce dispositif est un moyen pour le jeune volontaire d’être acteur, de prendre des initiatives et ses responsabilités autour d’un projet. Il permet de découvrir des associations dans lesquelles les jeunes ne seraient pas forcement allés explique Edith Langlade. Enfin, ce dispositif permet également aux associations de rencontrer entre elles.
Etaient présents :
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Je suis bien sur ravie de la mise en place de ce service civique. En tant qu’élue à la jeunesse à la ville de St-Etienne j’ai soutenu le service civil, notamment à travers Unis-cité, et je continuerai à soutenir le prochain dispositif. Ce qui m’a toujours séduite c’est la double utilité : utile pour les jeunes et utile pour la société.
En revanche il faudra veiller que ce dispositif, surtout s’il se massifie, ne devienne pas un moyen statistique de traiter le chômage des jeunes : pendant « leur volontariat » ils ne seront plus comptés comme des chômeurs. Il faut donc que cela reste un choix , un véritable engagement…
Il faudra également continuer à lui donner du sens et surtout il faudra qu’il soit reconnu par tous et notamment par les recruteurs comme une véritable expérience qui vaut largement une expérience professionnelle et là il y a du boulot!!