Le discours du Président de la République m’a rappelé les accents de son discours de Toulon du 25 septembre 2008, où il a proféré des menaces à l’encontre du patronat qui gagne de l’argent mais qui s’obstine à licencier, contre ce patronat qui s’octroie des parachutes dorés et des stocks options alors que leurs entreprises sont en faillite. Mais entre ces deux discours, 6 longs mois ont passés durant lesquels le chômage a explosé, les salaires ont stagnés, et la consommation a chutée.
La Droite est au pouvoir depuis 7 longues années ! Ce Président, si volontaire en parole, n’a pas trouvé le temps de faire un seul projet de loi permettant de réguler un tant soit peu ce capitalisme fou qu’il fustige à longueur de discours mais dont il est, dans les faits, le plus ardent défenseur.
Face aux licenciements boursiers, le Président n’a que des postures mais aucune proposition. Le Parti Socialiste, lui, propose des solutions concrètes avec par exemple une mesure simple, que nous pourrions voter dès demain et qui changerait vraiment la donne et le rapport de force entre les salariés et le patronat : renchérir les licenciements de façon suffisamment dissuasive pour les entreprises qui font des bénéfices.
Agir concrètement, pour la justice sociale, c’est ce que nous avons fait aujourd’hui, avec mes collègues du groupe socialiste. Nous avons déposé une proposition de loi interdisant les stock-options aux entreprises de plus de 50 salariés. Cette mesure permettrait de redistribuer cet argent en salaires, ce qui contribuerait également à réduire le déficit des comptes sociaux qui s’est dramatiquement alourdi depuis l’arrivée de l’UMP au pouvoir.
Alors que trois millions de salariés, de chômeurs, de précaires, d’étudiants, de retraités, ont défilé jeudi dernier dans les rues, le Président reste insensible face aux graves souffrances qu’il entretient par son inaction et ne trouve qu’une chose … dire: “Ceux qui réclament le plus ne sont pas ceux qui en ont le plus besoin”. Le mépris, la vexation, et la suffisance, toujours.
Comme l’a dit le porte-parole du PS, Benoit Hamon, ce soir: “Nicolas Sarkozy confond la conviction et l’orgueil”. Car c’est bien de l’orgueil qui le pousse à maintenir ce bouclier fiscal qui fait rembourser par l’état à 850 foyers parmi les plus fortunés des sommes de 330 000 euros en moyenne ! Quand reviendra-t-il enfin sur ce dramatique paquet fiscal pour relancer le pouvoir d’achat et la consommation des ménages ?
Mais, plus grave, à la veille d’un scrutin européen décisif pour notre avenir et pour la survie du projet européen, Nicolas Sarkozy n’a rien fait pour parvenir à harmoniser les relances européennes.
Cette crise pourrait être l’occasion d’enfin donner à l’Europe les outils indispensables de Gouvernement économique qui permettraient, par exemple, une relance forte par l’investissement dans les industries vertes, le soutien et le développement du tissu industriel actuel mais aussi, et c’est ce que nous proposons, la définition de minimas sociaux communs à l’ensemble de l’Union.
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
Laisser un commentaire