Sous l’égide de l’Otan, l’opération militaire en Afghanistan qui a débuté en 2001, a fait jusqu’à présent 22 victimes françaises. Aujourd’hui, 2275 soldats sont présents sur ce théâtre d’opération et le Président de la République a annoncé vouloir envoyer un millier d’hommes supplémentaire.
Force est de constater que la stratégie de l’OTAN et des Etats-Unis a échoué. La guerre frontale contre les talibans ne permettra certainement pas de ramener la paix dans cette région, il faut être lucide et ne pas se bercer d’illusions.
La seule solution à envisager doit être politique, elle doit prendre en compte la complexité d’une situation qui n’a que trop duré. De nombreux équilibres géopolitiques sont en jeu en Afghanistan et sans le soutien de la population locale, l’œuvre de pacification et de démocratisation sera certainement vouée à l’échec.
Faute de débats entre les alliés de la coalition présente en Afghanistan, il n’y a strictement aucun plan de retrait et les perspectives de négociations politiques entre les divers protagonistes semblent très éloignées. Le jusqu’au-boutisme américain, qui prend des postures de plus en plus extrémistes, est bien sûr dicté par la perspective des échéances électorales dans lesquelles le camp républicain, aujourd’hui au pouvoir, risque d’avoir beaucoup de mal à se maintenir au vu du fiasco militaire que représentent les campagnes d’Irak et d’Afghanistan.
Quel doit être le rôle de la France dans ce pays et au sein de la coalition ?
N. Sarkozy semble être le dernier soutien de G. W. Bush à un moment où celui-ci est de plus en plus contesté, même au sein de son propre camp. Il n’est pas possible de s’enfermer dans une logique de confrontation totale sur un terrain totalement inadapté à nos techniques et face à une population qui a réussi à repousser l’invasion de l’union soviétique dans les années 80.
Le rapport publié par un quotidien canadien, écrit par des responsables de l’OTAN et qui recoupe bon nombre de témoignages de militaires français, met gravement en cause l’impréparation des troupes françaises et leur manque de matériel. Il révèle que c’est bien une des causes principales du drame qui a vu périr 10 soldats français le 18 août 2008.
Il n’est pas possible de poursuivre dans cette voie de garage meurtrière, sans aucune perspective de sortie et sans moyens adéquats.
La situation a changé depuis 2001, où l’objectif était de faire tomber le régime taliban. Nos propres services de renseignement remettent en cause la pertinence de la stratégie poursuivie jusqu’à présent. Notre rôle dans ce pays n’est pas d’en être une force d’occupation, c‘est aux afghans que revient la responsabilité d’assurer leur propre sécurité.
Dans ces conditions, le groupe socialiste, amené à se prononcer, dans le cadre d’un débat parlementaire portant sur le maintien des forces armées françaises en Afghanistan, a décidé de voter contre la proposition du Gouvernement.
Nous réclamons au Gouvernement qu’il pose un certain nombre de conditions à nos alliés de l’OTAN, que ce soit au sujet de la démocratisation de l’Afghanistan, de la définition de nos missions, des moyens mis en œuvre, mais aussi d’un calendrier clair de retrait des troupes étrangères, avant de décider d’un maintien de nos troupes dans ce pays.
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